George Sand - Ma vie à Nohant

Aurore Dupin, alias George Sand, est une femme forte, indépendante et bien évidemment éminemment talentueuse. La demeure familiale de Nohant va constituer son port d’attache, même en pleine gloire de l’auteure !

Par v-degache, le 30 avril 2021

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Notre avis sur George Sand – Ma vie à Nohant

C’est toujours un grand plaisir de retrouver la talentueuse dessinatrice bruxelloise Nina Jacqmin, découverte il y a cinq ans avec La tristesse de l’éléphant (éditions Les enfants rouges) ! C’est dans une BD consacrée à l’écrivaine George Sand qu’est à nouveau rassemblé, après La mystérieuse affaire Agatha Christie (Vents d’Ouest, 2019), le duo qu’elle compose avec Chantal van den Heuvel.
Rassurons les allergiques de biographies en bande dessinée, l’ouvrage, co-éditée par le Centre des Monuments nationaux, via Les éditions du patrimoine, propose une approche centrée sur la maison d’Aurore Dupin, aka G. Sand.

En effet, si la narration demeure classique et essentiellement chronologique, c’est bien le Domaine de Nohant, proche de Châteauroux, acquis par Madame Dupin de Francueil, grand-mère paternelle de George Sand, qui est le personnage central du récit !
L’ouvrage commence avec une jeune femme affirmant sa volonté d’indépendance et sa force de caractère, n’hésitant pas à se séparer de son mari Casimir en 1836 ! Le caractère de la future auteure à succès est posé ! On revient ensuite sur une jeune fille évoluant dans une atmosphère de liberté et de jeux dans la vaste propriété, et perte du père ainsi que tensions intra-familiales, notamment entre sa mère et sa grand-mère. Le traumatisme de la séparation avec la mère, ainsi que son farouche désir d’indépendance dès le plus jeune âge, participeront à forger sa personnalité de jeune adulte. Quant à cette vie champêtre, elle influencera nombre d’œuvres de l’auteure.

Les dessins réalistes, souvent teintés de poésie, de Nina Jacqmin s’accordent parfaitement avec la vie mouvementée et au génie de Sand. Le choix de tons pastel tout au long de la BD nous laisse cependant regretter le manque de couleurs vives lors des scènes extérieures se déroulant à Nohant, surtout en parcourant le carnet de recherches graphiques aux couleurs vives clôturant l’ouvrage !

Bien évidemment, toutes les célébrités croisées par Aurore Dupin durant sa vie sont présentes, ainsi que les aventures amoureuses vécues avec Chopin ou de Musset. Son engagement politique, qui s’accentue avec la Révolution de 1848 est (trop) vite évacué. On aurait aimé voir ce pan de la vie très riche de l’auteure de La mare au diable peut-être davantage développé, par exemple dans la relation de celle-ci avec Ledru-Rollin. Mais il est vrai que les possibilités d’écriture de la biographie sont si vastes, que l’on comprend que C. van den Heuvel ait du faire certains choix !

George Sand – Ma vie à Nohant est un bel hommage à l’écrivaine, ainsi qu’au rôle que joua ce Domaine de Nohant dans la vie et l’œuvre de celle-ci. Le dessin de N. Jacqmin restitue avec beauté, romantisme et émotion un XIXème siècle parcouru par toute la fine fleur littéraire et artistique de l’époque !

Par V. DEGACHE, le 30 avril 2021

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