Genius

Ted Halker est ce qu’on pourrait appeler un surdoué, il aime résumer ça au terme de "Génie", mais l’idée est là. Depuis son enfance il s’est distingué par ses capacités extraordinaires qui lui ont permis de sauter des classes… Devenu adulte, il se retrouve à travailler pour "une boite à idée", mais les petits jeunes, plus dynamiques, plus vifs commencent à prendre du terrain devant lui, il lui faut trouver lui aussi une nouvelle bonne idée, ne serait-ce que pour garder son travail et ainsi assurer l’avenir de sa famille et les soins pour sa femme… Mais c’est le vide, rien ne lui vient, jusqu’au moment ou il entend que son beau père aurait connu Einstein, et que ce dernier lui aurait soufflé à l’oreille un secret…

Par fredgri, le 18 août 2013

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Notre avis sur Genius

"Genius" c’est le dernier album en date du fameux duo Seagle & Kristiansen qui nous a déjà offert la série "House of Secret", "It’s a bird" et "The Red Diary: The Re(a)d Diary". On retrouve donc une approche des plus intimiste qui frôle avec l’autobiographie fictive, qui nous entraîne dans les tréfonds de la pensée d’un homme qui s’interroge sur son avenir, sur sa perception de la réalité, de sa famille…
Il pense sans cesse à Einstein, à ses théories, comme pour amener l’idée d’un modèle immuable, la limite de sa propre vision de la vie. Et tout l’album va le confronter à ses limites, comme un artiste doué obnubilé par le génie de De Vinci et qui n’arrive plus à trouver son inspiration en lui ! Ted est certes un hommes au QI impressionnant, néanmoins, son quotidien est une succession de choses qui font appel à son émotivité, à sa sociabilisation. Ainsi, Seagle nous propose une histoire d’une incroyable subtilité, avec un personnage qui doit apprendre à dompter ses angoisses. On retrouve ainsi la finesse d’écriture de It’s a bird, par exemple, cette façon de mêler des voix off avec des dialogues directes, des souvenirs avec le présent, des métaphores, des théories assez pointues sans pour autant être hermétiques et inaccessibles !

Dès le début, c’est un régal de suivre le processus de pensée de Ted, ses souvenirs, d’autant que Seagle évite le pathos ou le larmoiement sur soi, il reste toujours constructif, en sachant aussi ouvrir des portes vers des réflexions intéressantes. Mais le ton intimiste est transcendé par le graphisme tout en finesse de Kristiansen qui opère par petites touches, nous laissant deviner des hésitations, des regards en biais, des pauses dans une discussion, c’est simplement magnifique, voir même hypnotique.

Bon, c’est vrai qu’on a tout de même le sentiment qu’il ne s’agit pas là d’un album particulièrement hors du commun, néanmoins on passe un excellent moment de lecture, avec le sentiment que quelque part les auteurs parlent un peu de nous, cette idée de proximité très touchante !

Surveillez une éventuelle traduction française !

Toujours est-il que First Second s’avère être un éditeur à noter. Jusque là ils se sont pas mal spécialisés dans la traduction d’album français (du Trondheim, du Guibert, du Sfar…) et d’un catalogue jeunesse très intéressant, mais cette année voit quand même l’arrivée de ce Genius et du prochain Pope… de quoi éveiller notre intérêt !

Par FredGri, le 18 août 2013

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