Général de Sonis

Le général de Sonis va s’illustrer dans un grand nombre de combats de l’Armée française au XIXème siècle : Algérie, Maroc, Solférino, guerre franco-prussienne. Mais son engagement ne se limite pas au militaire, et sa vie, racontée par Emmanuel Cerisier et Jean-François Vivier va être un vrai roman !

Par v-degache, le 21 juin 2022

Notre avis sur Général de Sonis

La splendide couverture signée Emmanuel Cerisier, voyant le Général de Sonis lancer la charge de cavalerie sous la bannière du Sacré-Cœur, annonce la couleur : ce nouvel ouvrage du duo Vivier / Cerisier sera placé sous le sceau de l’engagement et de l’action !
Louis-Gaston de Sonis, dont la piété est renforcée dans sa jeunesse par un accident de cheval dont il sort indemne, connaît une carrière militaire le voyant passer par Saint-Cyr, puis l’école de cavalerie de Saumur, avant de rejoindre l’Algérie, colonisée depuis 1830, et de combattre à Solférino face aux Autrichiens, en 1859. Parallèlement à son engagement pour la Nation, de Sonis reste aussi dévoué à Dieu, s’attachant au Tiers ordre du Carmel, c’est-à-dire que, tout en continuant sa carrière militaire, il suit la règle exigeante d’un ordre religieux.

Cette vie romanesque est bellement restituée par Emmanuel Cerisier, qui, après Le Sacré-Cœur de Montmartre et Les oscillations de Joseph Fourier, poursuit son exploration historique du XIXème siècle, collaborant une nouvelle fois avec le scénariste Jean-François Vivier. Le Rennais se fait plaisir dans les nombreuses scènes à cheval, mais parvient aussi à garder le dynamisme de ses personnages lors des scènes moins mobiles et plus bavardes, impression renforcée par l’écriture fluide de J.-F. Vivier qui réussit à ne pas perdre ses lecteurs, et à suffisamment recontextualiser ce qui mérite de l’être.
Toute la partie algérienne, par exemple lors des scènes montrant la volonté du général de connaitre le peuple indigène, tout en n’hésitant pas à réprimer les révoltes pour assurer la « pacification » de la colonie, selon le vocable officiel, est aussi réussie grâce, entre autres, au travail réalisé sur les couleurs.
Le point d’orgue du récit, annoncé dès le début de la BD, trouve évidemment une place majeure dans celle-ci. A l’annonce de la défaite de Napoléon III en 1870 à Sedan, de Sonis rejoint la métropole pour poursuivre la guerre face à la Prusse, prenant la tête des Zouaves pontificaux, chargeant héroïquement le 2 décembre 1870 à Loigny, sous la bannière du Sacré-Cœur, et passant la nuit, blessé à la jambe, sur le champ de bataille et dans le froid, avant d’être amputé.

Engagements humain, religieux, familial, et militaire ont marqué la vie de Louis-Gaston de Sonis. Alors que procès en béatification est toujours en cours, son courage et sa pugnacité ont marqué une vie dédiée à sa patrie et à Dieu.
Général de Sonis de J.-F. Vivier et E. Cerisier retrace avec brio ce parcours hors-du-commun et exceptionnel. Une BD vivement recommandée !

Par V. DEGACHE, le 21 juin 2022

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