Deux voyages à Tahiti

Au bar "Le Voltaire", l’effervescence est de mise. En effet, Paul Gauguin a réuni ses confrères artistes pour célébrer son départ pour Tahiti. En effet, en quête d’un nouveau souffle pictural, ce dernier a décidé de délaisser famille et amis parisiens pour créer un atelier sous les tropiques. C’est donc en juin 1891 qu’il atteint les côtes de la Polynésie Française et plus particulièrement Papeete. Fort d’une arrivée remarquée, Paul Gauguin a tôt fait de se mettre en quête de l’inspiration nécessaire à sa créativité. Cette dernière va lui être révélée par une étude exacerbée des autochtones et de leurs coutumes qui le poussera sans cesse au plus profond d’un territoire isolé où il connaîtra, certes le rudimentaire mais aussi le bonheur, le drame et l’aventure.

 

Par phibes, le 5 septembre 2010

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Notre avis sur Deux voyages à Tahiti

Comme son titre le laisse présager, ce one-shot volumineux est l’occasion de remémorer Paul Gauguin, le célèbre peintre français dont la maîtrise picturale du 19ème a été reconnue par bon nombre d’artistes patentés.

Bien documenté sur la question et certainement motivé par la scénarisation de la nouvelle de Maupassant, Boule de suif, réalisée en 2009, Li-An dresse la biographie de ce personnage charismatique en s’attachant particulièrement à l’époque où ce dernier part (à partir de 1891) pour les colonies françaises en Polynésie pour chercher l’inspiration.

Fort de cet évènement authentique, le dessinateur de la série Le cycle du Tshaï va plus loin dans l’évocation de la vie de Gauguin en la construisant sous la forme d’une aventure intrigante et lui donne une vision animée qui la distingue d’un simple documentaire biographique.

Le mélange des deux genres proposé (biographique et fictif) est donc une réussite et se veut à la fois instructif et audacieux. Li-An dépeint avec simplicité et justesse les mésaventures tumultueuses de ce peintre à la psychologie atypique, bercée par l’espoir et tenaillé par des illusions. Pour ce faire, après un départ d’aventure surprenant qui suscitera un flot de questions, l’auteur développera, d’un rythme soutenu, les explications nécessaires en faisant judicieusement un retour en arrière de quelques années.

Graphiquement, le trait semi réaliste de Li-An cale parfaitement avec l’histoire. Totalement imprégné des ambiances tropicales, son dessin nerveux se suffit à lui-même pour faire vivre le temps de 80 planches un personnage enfiévré, amateur de femmes et de voyages.

Une vision adaptée d’une partie de l’existence de l’illustre Paul Gauguin entreprenante, instructive et haute en couleur.

 

Par Phibes, le 5 septembre 2010

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