En direct de la rédaction

Depuis 80 ans, le Journal de Spirou rythme de ses diverses rubriques le paysage de la bande dessinée Franco-belge, en kiosque ! Au cœur de l’hebdomadaire il y a "En direct de la Rédac’", un espace ou se mêlent des anecdotes illustrées, des encarts pédagogiques, des jeux, des souvenirs… Puis un jour, Gaston vient s’y glisser, provoquant les réactions de Fantasio… S’engagent alors, devant le lecteur amusé, des règlements de compte, l’évocation de scènes complètement délirantes enclenchées par le gaffeur !
Aux manettes, on retrouvait le duo Franquin/Delporte qui voulait dynamiter le rythme pépère de la revue en y insufflant un vent de folie hilarante…

Par fredgri, le 18 avril 2018

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Notre avis sur En direct de la rédaction

Et il faut bien dire que la formule fut particulièrement efficace. Il suffit de se laisser porter par ces rédactionnels, de découvrir le décors fantasmé de cette rédaction fictive dans laquelle Gaston ne cesse de semer la zizanie au grand dame de Fantasio !
Ainsi, au fil des pages nous entrons dans une sorte de sympathique transposition de cette atmosphère propre à l’univers de Gaston, les inénarrables gaffes, les épisodes à base de vache qui vient habiter la rédaction, de voiture qui empeste, de contraventions de Longtarin etc. Vous avez aimé les gags de Franquin, vous allez adorer les textes qu’il a co-écrit avec Delporte.

En contre partie, certes, cela reste du texte, et même s’il y a pas mal de dessins qui les accompagnent, ces mots ne font que vaguement évoquer l’univers graphique et délirant de Lagaffe. Je conseille de ne pas tenter de lire tout ça d’un seul coup, vous risqueriez de vous lasser rapidement, voir même de trouver que cela tourne un peu en rond. Alors que lu, tranquillement, petits bouts par petits bouts cela gagne au contraire en cohérence. C’est un vrai régal !

Et l’on ne peut qu’admirer cette volonté de remuer les bases de Spirou en y glissant cette graine de bazars assez jubilatoire. On sent bien que les deux complices se font plaisir à jouer les mauvais élèves, à partir dans des délires qui rebondissent semaine après semaine, installant une sorte de jeu complice avec le lecteur, brisant, même illusoirement, la barrière entre auteur, rédaction et lecteur, créant ainsi une sorte d’ambiance très fédératrice !

C’est ce genre d’initiative qui va marquer la revue et la faire entrer dans ce qu’on appelle encore son "Âge d’or"

Donc, dévorez ce savoureux volume, petite gourmandise d’une hypothétique pause, entre deux albums.
Cela fait un bien fou de retrouver cette rédaction en pleine effervescence !

Par FredGri, le 18 avril 2018

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