Garôden

 
Volontiers bagarreur depuis toujours et ayant à ce titre acquis une redoutable expérience empruntant à différents arts martiaux, Tanba est de ceux pour qui le combat n’est pas qu’échanges de coups. Dans un esprit où l’honneur n’est pas un vain mot, il aura même eu à cœur d’aller défier les dojos qui se présentaient sur son chemin de "pèlerin combattant". Mais lui qui prenait un peu les catcheurs pour des rivaux de seconde zone tombera un jour sur un os : il perdra ce jour-là son combat contre l’adversaire qui lui a été désigné et la rancœur suite à cette défaite l’habitera chaque instant. Jusqu’à ce qu’un jour, à la télé, plusieurs années après, il apprenne que ce fameux adversaire (passé pro) revenait au pays. Dès lors, il n’eut plus qu’une chose en tête: le retrouver pour pouvoir à nouveau se mesurer à lui.
 

Par sylvestre, le 15 septembre 2011

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Notre avis sur Garôden

 
Après de très nombreux titres publiés en VF plus particulièrement axés sur des relations humaines ou sur des hymnes à la nature, on n’attendait peut-être pas le mangaka Jirô Taniguchi sur ce terrain sur lequel il nous emmène avec Garôden : le catch ! N’est-ce pas ? Ce manga est effectivement un peu comme le fut son autre titre Kaze no Sho à l’époque de sa sortie : un titre avec une place un peu spéciale dans son œuvre.

Et pourtant, il est question dans Garôden d’hommes et des rapports d’honneur qui peuvent exister entre eux dans le sport et dans l’esprit de compétition. Rien donc de complètement antinomique avec l’esprit de l’œuvre du dessinateur japonais. (Et quand bien même, il a le droit de dessiner ce qu’il veut, non ?!)

C’est Baku Yumemakura le scénariste. Oui, celui-là même qui a déjà réalisé le superbe Sommet des Dieux (Kana) avec Jirô Taniguchi. Et ce scénariste, on l’a effectivement vu signer d’autres manga autrement plus "puissants" que les récits plus volontiers contemplatifs de son complice de Tottori ; comme Taitei no Ken, par exemple, où le sang coule plus souvent que les larmes !

Dans Garôden, de nombreuses planches ne sont composées que de vignettes montrant des positions de combats de catch puisqu’on y suit des duels. Ce type de contenu rend la lecture très rapide lors de certains passages, et on pourrait oser dire que voir ces corps tordus dans l’effort n’est pas le plus joli des spectacles ; mais là, chacun ses goûts ! Le fait est que lecture ne sera forcément pas aussi appréciable pour des lecteurs peu intéressés par les sports de combat que pour ceux qui au contraire montrent de plus grandes dispositions à être sensibles aux subtilités et à la beauté du catch ainsi qu’à la compréhension des transitions entre les différentes postures des rivaux…

Un manga qui décevra donc peut-être les fans de Jirô Taniguchi en fonction de ce qu’ils en attendaient, mais cela dit une belle histoire pleine d’enseignements et de sagesse qu’on aura plaisir à découvrir.
 

Par Sylvestre, le 15 septembre 2011

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