Garduno, en temps de paix

 
Bulletins d’informations calculés pour servir à terme les intérêts de certains, digestion des pages noires de l’Histoire de l’humanité au profit des stratégies de décideurs économiques, pouvoir de l’argent, perte du sens du vrai et de l’humain… Tout concourt à ce que les riches s’enrichissent encore plus au détriment du plus grand nombre, et à ce que le monde continue de tourner comme le veulent ceux qui ont le pouvoir de n’en faire qu’à leur guise…

Philippe Squarzoni en est écoeuré, et il bout de ne pas pouvoir faire plus pour peser contre toutes ces injustices qu’il dénonce ou contre ces mensonges qu’il met en lumière. Qui bout aussi de constater comment le temps a joué pour que certaines situations soient devenues normales dans les esprits, au point que ceux qui en pâtissent ne pensent même plus à se révolter.

Philippe Squarzoni est conscient de ne pas pouvoir peser assez pour renverser seul les choses. Il s’est rendu en ex-Yougoslavie alors que la guerre y faisait encore rage, afin en tout cas de donner un sens plus concret à sa vie, et afin de vivre (ailleurs que dans un pays un tant soi peu épargné) ces travers de la politique qu’il dénonce comme étant, entre autres, la source de bien des malheurs que connaissent nos sociétés actuelles. Cette expérience marquera le début d’un engagement aujourd’hui plus fort encore.
 

Par sylvestre, le 8 juillet 2012

Publicité

Notre avis sur Garduno, en temps de paix

 
Comme un manifeste, comme une envie de demander aux gens d’enfin ouvrir les yeux, Garduno, en temps de paix est un cri que pousse l’auteur pour faire réagir. En bandes dessinées, avec un dessin en noir et blanc ou à l’aide de photos retravaillées, Philippe Squarzoni se met en scène et nous livre les unes après les autres les réflexions qui le secouent. Elles sont par exemple d’ordre politique, économique ou social. Elles sont en tout cas en rapport avec l’homme, un être grand par l’intelligence, mais dont nombre de ses représentants se sont faits tout petits devant d’autres avec le temps et à cause de contraintes qu’ils n’ont pas eu la force ou le courage de leur refuser.

A l’instar de Joe Sacco qui voyage pour nous rapporter des témoignages précis sur des sujets loin d’être évidents, à l’instar de Florentine Rey qui cherche elle aussi, à son niveau, à bouleverser les habitudes en proposant des solutions pour agir, Philippe Squarzoni cherche des solutions et fait de nous un auditoire qui ne peut que constater la pertinence de son discours.

Garduno, en temps de paix, c’est un peu un Indignez-vous ! du 9ème art : un ouvrage nécessaire, un livre pour aider à prendre conscience. Après être parue aux éditions Les Requins Marteaux, c’est aux éditions Delcourt que cette BD est rééditée. Une bonne occasion de se rattraper si on ne l’avait pas vue passer la première fois. Une belle occasion supplémentaire aussi pour la voix de Philippe Squarzoni d’être entendue sur ces sujets qui lui tiennent à cœur et dont il parlera dans d’autres bandes dessinées, notamment dans la "cousine" de celle-ci intitulée Zapata, en temps de guerre, à (re)découvrir également, bien évidemment…
 

Par Sylvestre, le 8 juillet 2012

Publicité