Les gardiens des Enfers

Sur les côtes de Holyhead Island, une jeune plongeuse explore les fonds marins dans l’espoir d’y retrouver de l’or provenant du naufrage du Royal Charter survenu en 1859.
Alors qu’elle est sortie de l’eau, les mains vides, une apparition spectrale se dresse devant elle, marmonnant une phrase inintelligible et désignant un point dans les rochers. Une fois remise se sa frayeur, elle se dirige vers le lieu désigné et y découvre un ceinturon sur lequel est gravé cette phrase énigmatique : « HE KILLED THEM ALL HE… »

Par olivier, le 28 juillet 2010

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Notre avis sur Les gardiens des Enfers

C’est une histoire étrange dont la narration, dans les premières planches, peut sembler décousue, car le drame qui nous est conté ici a débuté il y a 150 ans, en Australie dans une mine d’or, mais aussi en Angleterre au large de Scilly Island, ainsi qu’à Holyhead au Pays de Galle.
Trois lieux et des hommes dont la destinée tragique va inspirer à Didier Alcante un scénario brutal et violent comme la mer, mystérieux et angoissant comme ses légendes.
C’est une histoire terrible, puissante et romantique où la folie rejoint la réalité, où le diable répond à l’incantation d’un malade pour broyer la vie de centaines de malheureux, mais c’est avant tout une histoire d’hommes, travailleurs acharnés et modestes héros.
Tout en s’appuyant sur des faits historiques précis, sur des personnages ayant réellement existé, Alcante crée une fiction où il exploite légendes et croyances qu’il met superbement en avant comme explication d’un naufrage meurtrier.
Jack Jones, assistant du maitre de phare, jeune et téméraire, voue sa vie à son métier, à la mer et à ses marins.
Un terrible accident le laisse amputé et l’oblige à quitter la haute mer, il obtient de se retrouver sur un phare à terre. Il se retrouve à travailler avec Henry Bowen, gardien d’apparence affable mais qui cache un lourd secret, une activité et des manipulations étranges.
Entre ces deux hommes et malgré la perspicacité et le courage de Jack, les éléments et le diable vont se liguer pour transformer une tempête en ouragan et envoyer le Royal Charter, navire ramenant au pays des centaines de chercheurs d’or se drosser contre les rochers.
De retour d’Australie, ces derniers, fortune faite, rentraient pour retrouver femme et enfants.
Terribles dommages collatéraux, des malheureux noyés, des familles meurtries pour le seul bénéfice d’un seul qui, par ses incantations, à ouvert une porte sur l’enfer pour récupérer l’énergie vitale des malheureux qui rendront l’âme durant cette terrible nuit.
Le dessin de Matteo a quelque chose de magique et de perpétuellement surprenant. Je l’avais déjà beaucoup apprécié dans Protecto, mais son travail sur cet album est bluffant, son style s’adapte au temps, et à la couleur du cœur et de l’âme des protagonistes. Planches claires et lumineuses lorsque le calme et le bonheur bien fragiles s’installent pour quelques heures, cases au dessin plus marqué, plus sauvage lorsque la tempête gagne, que les éléments se déchainent et que la noirceur d’une âme damnée déchaine la folie et l’ouragan.

Par Olivier, le 28 juillet 2010

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