GARDIEN DU FEU (LE)
Goulven

Goulven Denès est devenu gardien de phare, et Adèle lui a dit un jour qu’elle n’aurait jamais pu être sienne si comme d’autres il était devenu marin et avait dû la délaisser lors de trop longs séjours en mer.

Mais voilà qu’un jour, Goulven est nommé chef à Gorlébella, un phare situé au large, alors qu’il avait jusque là toujours été en poste "dans les terres". Cette affectation leur impose alors un rythme de vie ponctué par des séparations auxquelles Adèle ne réussit pas à s’habituer et qui pourrit de jour en jour les relations entre eux. Goulven se renferme sur lui-même et n’arrive plus à communiquer avec sa femme.

Un jour, celle-ci recommande un de ses cousins qui souhaitait devenir gardien de phare. Sa candidature acceptée, Hervé Louarn commencera subalterne de Goulven qui retrouvera le sourire à fréquenter le personnage. Les deux hommes réussiront même à se rappeler un souvenir commun ! L’entente et bonne, et la proposition d’Adèle qu’Hervé trouve le gîte chez eux lorsqu’il sera à terre finit par être acceptée par Goulven.

Mais comment ce phare qui avait déjà très durement mis à l’épreuve l’amour de Goulven et d’Adèle allait-il peser, par les contraintes qu’il imposait, sur cette nouvelle vie à trois ?
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur GARDIEN DU FEU (LE) #1 – Goulven

Avec Le sang de la sirène, François Debois et Sandro nous avaient ravis. Autant par la qualité de l’adaptation des textes d’Anatole Le Braz que par celle du dessin. Avec Le gardien du feu, ces mêmes auteurs repartent à la découverte de l’œuvre du poète breton, toujours avec autant de talent, mais abordent de manière différente le texte sur lequel ils ont jeté leur dévolu. En effet, l’album est cette fois un tome 1, une lecture qui une fois achevée laisse le lecteur suspendu à l’intrigue…

Et intrigue il y a ! Dès la toute première planche, dès la toute première ligne, "elle" est évoquée. La "créature"… Evoquée par un homme – le gardien du feu – dont on ne verra tout d’abord le visage que tordu par une grimace qu’on devine être la conséquence de l’aventure qu’il va nous raconter. Mais qui est-elle donc, cette créature ? Est-ce Adèle que la vie a transformée ? Est-ce Hervé Louarn ? Ou bien est-il question d’autre chose, d’une malédiction, d’un être possédé ? Et comment les choses en sont arrivées là ? C’est en tout cas les questions qu’on se pose au terme de ce tome 1.

Partant de la belle histoire d’un couple au-dessus duquel planent tout de même les différends entre les Léonards et les Trégorrois, les vents vont tourner (pour utiliser une formule adaptée !). Comme une tempête menaçant les côtes, l’ombre de "la vieille" (du phare) va gagner sur le quotidien de Goulven et Adèle et va, mine de rien, imposer le bâtiment comme un élément incontournable et source de problèmes. On peut en effet voir les phares comme des places fortes, réconfortantes car protégeant leurs occupants des colères de la mer… Mais on peut aussi voir leur côté sévère, leur côté "piège dans lequel on est pris"…

Le gardien du feu a encore l’allure d’un huis clos à ciel ouvert. Reste à savoir comment le drame va se développer, comment Goulven a fini par se retrouver dans la situation dans laquelle on l’a trouvé en ouvrant cette BD. Les personnages sont relativement peu nombreux, et les ambiances sont bien mises en place avec ces histoires d’inimitiés entre voisins, entre familles, entre personnes d’un même couple !

Le travail du dessinateur Sandro est pour beaucoup aussi dans le succès qu’on prédit à cette série. Les bâtiments, clochers et autres phares qu’il reproduit sortent finement réalisés et ses personnages, encrés plus gras, ne font pas plus injure à la mémoire d’Anatole Le Braz qu’aux décors dans lesquels ils prennent vie. C’est encore du bon boulot, bravo !

Les plus déçus risquent d’être ceux qui connaissent la fin et qui n’auront pas en tête toutes ces questions et toutes ces suppositions qui naissent lors de la lecture. Ils sauront cependant applaudir la qualité de ce nouveau titre de la collection Soleil Celtic qui, loin des adaptations plus olé-olé des légendes bretonnes qu’on y trouve aussi, s’inscrit dans une démarche plus patrimoniale.

Coup de cœur !
 

Par Sylvestre, le 27 janvier 2009

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