GAGNER LA GUERRE
La marche franche

Après avoir servi le podestat Leonide Ducatore dans de multiples missions et à la suite du décès suspect de Buccefale Mastigga et de Coccio Blattari, Gesufal Benvenuto a été mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête. Se sentant abandonné par son protecteur grevé par une situation conflictuelle entre grandes familles, il prend la fuite à travers les toits de Ciudalia. De saut en saut, il parvient à retrouver le sol ferme pour tomber sur Dagarella qui favorise son évasion. Il finit par se retrouver en face du peintre Don Macromuoro qui tente de le rapprocher de sa mère tout en lui démontrant qu’il est passé à côté de son destin. C’est à ce moment qu’apparait Sassanos le mage qui, sous le couvert officieux du podestat, vient lui proposer une porte de sortie. Pour cela, il l’emmène secrètement hors des murs de la ville à destination de Sacralia, assisté bizarrement par Rabbia Mezzasole, homme de main du sénateur Don Sanguinella opposant au Podestat. Tout le monde semble vouloir l’exil de Benvenuto. S’agirait-il d’un piège ?

Par phibes, le 16 juin 2022

Notre avis sur GAGNER LA GUERRE #4 – La marche franche

Devenu persona non grata pour toutes ses exactions antérieures et son indocilité, le fameux Gesufal Benvenuto, personnage principal de cette fresque historico-fantasy à la sauce italienne, revient pour nous donner la suite de son escapade sur les toits ciudaliens. Frédéric Genêt continue donc ce qu’il a entrepris en mai 2018 à savoir adapter le fameux roman de Jean-Philippe Jaworski en bandes dessinées.

Ce quatrième volet est celui qui relate l’exil de l’homme de main du Podestat Ducatore, un exil volontairement provoqué par ce commanditaire politique pour le moins manipulateur surtout quand il est question de pouvoir. Cette fuite en avant donne l’occasion à cette aventure de faire de nouvelles associations assurément insoupçonnées puisque Gesufal Benvenuto se voit chaperonné par le sorcier attitré du Podestat. On pourra à ce titre tout au long de leur association, apprécier leurs échanges verbeux très variés, dans une mise en forme très élégante surtout pour Sassamos. Toutefois, à l’instar de l’exilé un rien tourmenté, on reste dans l’expectative tout au long de leurs nombreuses joutes oratoires, pressentant qu’un piège va peut-être se refermer sur celui-ci.

Le long cheminement décrit, où la magie prend sa place pleinement, permet de faire apparaître d’autres personnages (les pairs massifs de Sassamos). Eu égard à leur aspect et aussi au territoire traversé, ces derniers vont susciter la violence la plus crue et apporter au récit un regain de tension bien appréciable. Evidemment, Benvenuto agit comme un aimant tant il attire les ennuis et cet épisode va encore le prouver.

Cet exode forcé est couvert par le trait incisif de Frédéric Genêt qui continue à nous offrir une vision de son adaptation toujours aussi percutante. On sent que l’artiste a de plus en plus d’aisance à travailler les perspectives les plus osées et fait à cet égard impression. Idem pour la gestuelle de ses personnages qui conforte l’idée que le mouvement de ces derniers est géré dans les moindres détails.

Un quatrième épisode qui rend toujours aussi accrocheuses les péripéties liées au fameux Gesufal Benvenuto. Rendez-vous est pris pour le dernier tome.

Par Phibes, le 16 juin 2022

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