GAGNER LA GUERRE
Ciudalia

En la cité de Ciudalia, capitale du Vieux Royaume, Don Benvenuto jouit d’une réputation qui pousse certains à l’admiration, d’autres à la crainte. Ancien soldat d’élite au service du sénateur Leonide Ducatore, il s’est mis au service de la Guilde des Chuchoteurs et réalise des missions pour son compte. Après avoir retrouvé son ancien ami Welf avec qui il a vécu la bataille de Kaellsbruck, il se voit appelé par Don Mascarina, son commanditaire habituel, qui lui propose un nouveau contrat. Le deal est simple, consistant à mettre hors d’état de nuire une personnalité dont l’identité est sans importance lorsqu’il sortira d’un rendez-vous galant. Le soir venu, Don Benvenuto se rend à l’endroit convenu et au moment opportun, passe à l’acte. Malheureusement pour lui, il tombe dans un traquenard. Blessé et à deux doigts d’être ensorcelé, il parvient à s’enfuir et décide d’aller demander des comptes à son commanditaire. C’est en arrivant au domicile de ce dernier et en le découvrant atrocement mutilé qu’il comprend que le piège dans lequel il est tombé est d’une ampleur beaucoup plus conséquente. Il se réfugie alors dans les catacombes pour tenter d’analyser ce qui est arrivé…

Par phibes, le 9 juillet 2018

Notre avis sur GAGNER LA GUERRE #1 – Ciudalia

Après avoir exercé tout son talent sur les neufs premiers épisodes de Samouraï et transmis cette saga historique à sa consœur Cristina Mormille, Frédéric Genêt s’est lancé sous l’égide d’une double casquette dans ce nouveau projet qui consiste à adapter en bande dessinée le fameux univers de fantasy (dont "Gagner la guerre" qui a reçu le Prix Imaginales du meilleur roman francophone en 2009) créé par Jean-Philippe Jaworski.

C’est donc dans un univers imaginaire que le lecteur se doit de plonger, un univers aux racines médiévales que le personnage récurrent, Benvenuto Gesufal, va nous faire découvrir au fil de ses aventures. Sous le couvert d’une introduction qui reprend la nouvelle "Mauvaise Donne" et grâce à un gros effort de césure du roman originel, l’auteur trouve le moyen de cadrer son récit et de planter habilement l’échiquier géopolitique sur lequel le personnage-clé va devoir évoluer. Truand notoire et habile bretteur, Benvenuto nous entraîne dans sa mission d’égorgeur, une mission qui ne va pas se passer comme prévu et qui va lancer l’intrigue.

S’appuyant sur deux époques distantes de quelques 3 années, ce premier épisode bénéficie de toutes les caractéristiques qu’il sied pour capter l’attention du lecteur. Tout d’abord, on pourra apprécier la personnalité du héros, véritable tueur charismatique dégageant une réelle sympathie. On sera également attiré par le dynamisme de ses aventures qui ont l’avantage d’être portées par une action très présente, cautionné par des élans barbares volontairement disséminés. Enfin, on pourra apprécier la qualité de l’intrigue qui laisse sous-entendre une manipulation politique fourbe dont Benvenuto et d’autres vont faire les frais.

Aussi, l’ennui n’est pas de mise dans ce premier épisode et on se laisse happer par la tournure des évènements que subit irrémédiablement le tueur à gage. A cet égard, Frédéric Genêt tire avec adresse les ficelles de son intrigue pour en faire émerger à la fin de cet album et à l’issue d’une analyse de fin limier la teneur machiavélique.

Au niveau des dessins, on s’accordera à dire que l’artiste fait preuve d’une réelle maîtrise de son sujet. A la faveur d’un trait réaliste qui dénote évidemment d’une belle recherche, il nous offre un très beau travail à la fois sur les décors (inspirés de la Renaissance italienne) et sur les personnages. Le tout se veut totalement dynamisant et on ne peut plus engageant pour la suite.

Un premier opus particulièrement réussi et assurément bien inspiré. On attend la deuxième fournée !

Par Phibes, le 9 juillet 2018

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