A family tragicomic

Alison Bechdel tient un journal depuis sa prime jeunesse. Elle nous en livre ici beaucoup d’éléments et les accompagne de commentaires et réflexions sur son enfance et ses parents.

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur A family tragicomic

Si vous pensez avoir tout lu en terme de biographie en bande dessinée, cet album est fait pour vous ! 

Sa construction est plutôt originale puisque la narration n’est pas linéaire ni chronologique. L’auteur a préféré diviser son album en chapitres qui sont autant de thème liés à son enfance et à sa famille. Mais surtout le sujet est loin d’être conventionnel.
Alison Bechdel relate son enfance passée dans une entreprise de pompe funèbre (Fun home étant une abréviation de funeral home), elle nous parle de sa culpabilité vis-à-vis de la mort de son père qu’elle imagine être un suicide, elle raconte également la découverte de son homosexualité et des relations que nourrisait son père avec d’autres hommes. Mais elle ne tombe jamais dans le nombrilisme et réussit à ancrer son récit dans la réalité des Etats-Unis à cette époque en donnant un contexte politique et social à son œuvre. Les thèmes abordés ne semblent pas forcément très faciles d’accès de prime abord mais tout est traitée avec une telle finesse qu’il est difficile de ne pas être touché. Son récit prend parfois des tournures un peu "universelles", notamment lorsqu’elle aborde les difficultés relationnelles au sein de la famille, la perte progressive de l’innocence ou bien encore la découverte de ses parents tels qu’ils sont réellement. 

Rarement une autobiographie n’aura été aussi loin dans le dévoilement de la personnalité d’un auteur ou de sa famille. On reste abasourdi devant la finesse de l’ analyse et le recul que possède cet auteur devant le sujet, aussi subjectif et chargé d’affectif, qu’est sa propre famille. On appréciera également sa qualité d’observation et le vrai regard qu’elle porte sur ses contemporains sans jamais les juger. Son trait en ligne claire vient ajouter un côté presque naturaliste à l’ensemble et se fond dans l’école de la BD indépendante américaine.
On trouve également beaucoup de références littéraires dans cet album fleuve qui pourront en rebuter certains mais qui ajoute une certaine empreinte au récit.
Rentrez dans l’univers atypique de ce personnage et découvrez un récit hors du commun !

Les anglophiles pourront se tourner vers la VO très pointue et tout en noir et blanc, les autres vers la VF en lavis bleu.

Par Arneau, le 12 janvier 2008

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