French kiss 1986

Au cours d’un repas familial, Lucas et Leia demandent à leurs parents de leur raconter leur rencontre. Sous la pression des deux petits monstres, Etienne se lance alors dans un récit qui nous ramène au cours de l’été 1986, dans un petit village du Québec…
Alors que les vacances scolaires battent leur plein, Etienne Chouinard, 9 ans, en profite entre ses copains et son amour secret pour la petite marie, une jolie petite fille aux cheveux noirs qui fait battre le coeur du jeune garçon qui dépose régulièrement des lettres anonymes sur le perron de sa porte.
Tout serait parfait si Etienne n’avait pas une ennemie jurée, une jeune fille rousse dénommée Marie, autour de laquelle circulent rumeurs enfantines et stéréotypes.
Afin de régler une fois pour toute la rivalité entre les enfants de la rue Perron et de la rue Beaulieu, Etienne propose à Marie d’organiser une guerre de pirates qui verra s’affronter leurs deux clans. Repaire secret, sabre, carte au trésor, drapeau pirate, flibustiers et capitaines, jamais un affrontement entre pirates n’aura été aussi passionné ! Attention cependant à l’escalade qui pourrait bien causer du tord aux deux parties !

Par Matt, le 15 octobre 2012

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2 avis sur French kiss 1986

Après l’excellente saga Mertownville parue aux éditions Paquet et le One Shot intitulé Luck paru chez Dargaud, l’auteur Québecois Michel Falardeau nous propose un nouveau One Shot qui nous replonge en enfance, à travers un récit épique mêlant les jeux d’enfants et la passion du premier amour.

French kiss 1986
revisite brillamment l’affrontement classique entre deux groupes d’enfants, sacralisé entre autres par la Guerre des Boutons, le roman français de Louis Pergaud, publié en 1912. Michel Falardeau nous livre ici une interprétation personnelle, inventive et imagée de l’affrontement de deux clans d’enfants qui se réclament chacun de leur rue comme d’un véritable territoire, avec pour trame de fond l’amour secret d’un enfant pour une petite fille qui fait partie du clan opposé.

Cet amour va conduire je leune Etienne Chouinard (puisque tel est son nom) a défier le clan adverse mené par la terrible Marie La Rousse, et va donner lieu à l’élaboration d’une guerre de pirates à grande échelle dans laquelle tous les codes de la piraterie et des jeux d’enfants sont utilisés. Très vite, le lecteur se prend au jeu, et va suivre pendant près de 140 pages le déroulement d’une aventure épique sans pouvoir s’en détacher. En effet, le moins que l’on puisse dire, c’est que French Kiss 1986 ne manque pas de rythme ! Divisé en quatre chapitres, le lecteur pourra à loisir replonger en enfance, en repensant à ses propres jeux enfants, à l’imagination déployée pour les faire vivre, aux bleus et aux bosses causés à cette occasion, à son premier amour peut être contrarié…

Vous l’aurez compris, le scénario mis en place est des plus efficaces, des plus prenants… Il est également parsemé, ici et là, par de nombreux clins d’oeil illustrés ou narratifs aux films, aux jeux vidéos et aux dessins animés de l’époque, un véritable "plus" pour un récit déjà riche en qualités et en rebondissements (La fin perturbera peut être plus d’un lecteur, pour son plus grand bonheur).

Au service de ce scénario solide, le trait et les couleurs de Michel Falardeau font des miracles et prouvent si besoin en était tout le talent d’un auteur complet. Loin d’un style conventionnel, les codes de l’auteur Québecois sont multiples : du franco belge au comics, sans oublier certaines expressions provenant du manga ou du cartoon, le trait de Michel se veut vif, parfois minimaliste, mais avec cette faculté impressionnante de donner de véritables "gueules" aux nombreux protagonistes de cette histoire. Le travail sur les couleurs est lui aussi frappant : du blanc, du noir, et du sépia, le tout en colorisation directe… Il n’en fallait pas plus pour donner à ce récit toute sa dimension.

Vous l’aurez compris, French Kiss 1986 est sûrement l’une des meilleures bd de cette fin d’année !

Par Matt, le 15 octobre 2012

A l’été 1986, dans un village du Québec, le clan Chouinard de la rue Beaulieu et le clan de Marie Larouge de la rue Perron se sont affrontés lors d’une bataille épique. Chacun cherchait à s’emparait du drapeau, de la carte au trésor et donc, du trésor, de l’autre.

C’est ce contexte historique qui sert de base à la rencontre entre le papa et la maman de Léia et de Lucas. Les deux enfants, curieux d’en savoir plus sur leurs parents, vont alors plonger dans un univers influencé par les films fantastiques et le jeu de rôle.

Logiquement récompensé par le prix spécial du Jury Bédélys (sanctionnant chaque année le meilleur de la BD québécoise à l’issue du festival BD de Montréal) en 2013, French Kiss 1986 avec brio et maestria les thèmes de la fin de l’enfance, des premiers émois amoureux et des guerre entre bandes rivales.

En s’appuyant sur les œuvres artistiques de références de l’époque, tels les Goonies, Star Wars, le jeu de rôle l’Oeil Noir, Michel Falardeau (qui avait 9 ans en 1986) réussit à recréer l’atmosphère d’alors. A l’aide de son trait noir et blanc imprégné de culture manga et simplement rehaussé par un aplat marron, l’auteur dépeint précisément l’état d’esprit d’une jeunesse tiraillée entre le mythe grandiose des pirates, le romantisme exacerbé et la platitude de la vie normée des adultes.

Ses anecdotes soutirent quasi à chaque page des sourires et des bouffées de nostalgie en provenance d’une époque qui ignorait le mot virtuel. Les enjeux – l’intégration dans un groupe et la quête amoureuse – étaient donc "pour vrai" et les échecs "scrappaient la peau". Si la langue est québécoise, l’histoire de Michel Falardeau n’en est pas moins universelle, prenante et délicieuse. French Kiss 1986 n’est pas loin d’être le livre d’une génération. Celles et ceux nés dans les années 70 et au début des années 80 s’y reconnaîtront.

Par Geoffrey, le 30 juillet 2015

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