Frankenstein

 
Du côté du Pôle Nord où il est parti en expédition, Mr Walton a un jour eu comme une vision : dans les immensités désertes et glacées, il a vu passer un traîneau sur lequel se tenait un humanoïde de très grande taille ! Le lendemain, c’est un autre traîneau qu’il a vu, avec dessus cette fois un homme qu’il a fait monter à bord de son bateau afin de le sauver de la mort certaine à laquelle il était appelé.

Cet homme, Mr Frankenstein, a alors expliqué à Mr Walton pourquoi il se trouvait là. Son récit était extraordinaire autant qu’il était difficile à entendre… Il était depuis très longtemps aux trousses de la créature aperçue sur le premier traîneau : une créature qu’il avait jadis créée "de toutes pièces" mais qu’il voulait désormais liquider parce qu’elle avait assassiné des membres de sa famille et avait promis d’en tuer d’autres…
 

Par sylvestre, le 19 mars 2014

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Notre avis sur Frankenstein

 
Il y a ceux qui connaissent déjà le travail de Junji Ito et qui ne se poseront pas de questions avant d’aborder ce manga. Et puis il y a les autres, comme moi, pour qui l’exercice était à première vue moins évident. En effet, j’ai eu quelque appréhension à entrer dans cette lecture, et ce pour deux choses. La première, c’est ce dessin réaliste mais exécuté avec un coup de crayon très gras, beaucoup plus gras que ne l’est la grande majorité des mangas. Je craignais donc d’avoir du mal à ce que mon œil "accepte" un tel graphisme ; et cela bien que j’ai fort apprécié des œuvres comme Soil de Atsuchi Kaneko, où là aussi le trait était très appuyé. La seconde, c’est qu’il s’agissait d’une adaptation du Frankenstein de Mary Shelley, et j’avais un peu peur des dérives que j’allais éventuellement y trouver qui allaient trahir l’œuvre originelle : j’avais peur que cette bande dessinée soit une énième élucubration sur le monstre de Frankenstein et tout le folklore qu’on a vite fait de mettre autour !

Or, cette bande dessinée s’est avérée très fidèle, ce qui aide vite à ce que le dessin ne soit plus le problème qu’il menaçait d’être. Et n’est resté que le plaisir de redécouvrir l’histoire, une histoire trop souvent reprise trop librement, déviant trop souvent du propos qu’y avait mis Shelley. Je me souviens avoir adoré le roman et en avais surtout retenu son côté "le monstre a du cœur", pas son côté horreur-fantastique. Et j’ai aimé retrouver dans ce manga ces orientations, même si les ambiances que le dessin de Junji Ito ne reflète pas forcément exactement les images que je me faisais lors de ma lecture du roman, il y a longtemps.

En conclusion, je dirais que malgré les craintes que l’on peut avoir à l’approche de ce livre, il faut se lancer dedans faute de quoi vous pourriez passer à côté d’un très chouette moment de lecture doublé de la révision d’un grand et beau classique de la littérature.

Cette réalisation marque les dix ans de la carrière du mangaka Junji Ito. Ceux qui comme moi ne connaissaient pas son travail et ont apprécié cette bande dessinée seront bien inspirés, je pense, d’aller maintenant jeter un coup d’œil au reste de la bibliographie de l’artiste ; on trouve tout ça aux éditions Tonkam : des thrillers d’entrée fascinants grâce à l’exotisme et à l’originalité de leurs titres ! Et… Ah, juste un truc. Mais pas grave du tout, hein. Ce Frankenstein apparaît quinzième dans la liste des opus de Junji Ito sur le rabat de la couverture. Or, dans les bonus et sur la page des copyright, il est donné comme étant le seizième.
 

Par Sylvestre, le 19 mars 2014

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