La mort vous attend à Sarajevo

 
Parce qu’il avait perdu sa femme et son fils, l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph, savait que c’était son neveu qui devait lui succéder sur le trône. Or, François-Ferdinand n’était pas, à ses yeux, l’homme de la situation : il ne ratait donc pas une occasion de l’humilier et de le discréditer, lui faisant payer entre autres l’affront qu’il avait fait à la sacro-sainte étiquette en se mariant avec une comtesse désargentée…

Un jour, pourtant, l’empereur proposa à son neveu de faire table rase de leurs différends et le mandata pour un voyage officiel avec sa femme qui, jusqu’alors, avait toujours été écartée. C’est à Sarajevo que le couple devait se rendre, au cœur de la Bosnie, un territoire récemment rattaché à l’empire des Habsbourg. La mission était d’intérêt et François-Ferdinand l’accepta sans hésiter.

Ce séjour en Bosnie fut annoncé très tôt. Trop tôt, selon les plus fins analystes de la situation politique de l’Europe. Chacun leur tour, ils vinrent avertir François-Ferdinand du danger potentiel qu’il courait, lui faisant part de leurs craintes, portant à sa connaissance de nombreux éléments qui auraient dû le faire renoncer. Mais l’intéressé ne revint jamais sur sa décision : il tenait là la possibilité de s’affirmer politiquement et ne voulait pas offrir à ses détracteurs une occasion supplémentaire de le traiter de couard. La suite, on la connaît, mais… quid des intentions réelles de l’empereur François-Joseph lorsqu’il a proposé à son neveu cette petite tournée diplomatique ?
 

Par sylvestre, le 1 juillet 2014

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Notre avis sur La mort vous attend à Sarajevo

 
"Vous connaissez sa mort, mais… connaissez-vous sa vie ?" Sur le bandeau rouge qui entoure la couverture cartonnée de cette bande dessinée, telle est la question. Une question qui s’avère être bonne ! Car en effet, si chacun d’entre nous a déjà vaguement entendu dire que c’est un attentat commis à Sarajevo qui a été le déclencheur de la première guerre mondiale, peu sauraient en dire plus sur ce François-Ferdinand qui a été assassiné, sur son meurtrier ou pis encore sur le contexte politique de la région à l’époque.

Et c’est là que cette bande dessinée se révèle géniale. Car en plus d’exposer les faits de manière très simple, très accessible, elle parvient à effacer la complexité de la situation géopolitique en présentant les forces en présence et les intérêts de chacun de façon très claire.

On ne fait pas que lire un pan de l’histoire d’un homme en se plongeant dans ce récit : on accueille du savoir. On comprend qui est qui par rapport à l’autre, on comprend les enjeux, on découvre le pourquoi du comment. Bref, on assiste à un cours d’Histoire qui passe… "comme une lettre à la Poste" ! La BD atteint son objectif grâce au nombre relativement réduit des personnages qui sont mis en scène : chacun a sa réelle importance, aucun ne vient polluer le propos. On s’accroche donc et au fil des pages, même si le sujet paraissait ardu, on réalise qu’on ne perd pas le fil, qu’on assimile tout au fur et à mesure, et, forts de tout cela, on dévore le livre jusqu’au bout, y compris le cahier supplémentaire ! Le dessin réaliste joue aussi un grand rôle dans cette réalisation et dans l’impression qu’elle laisse : on en oublie les petites imperfections, préférant le louer pour le support qu’il est de toutes ces choses qu’on prend plaisir à apprendre et à découvrir.

Pour faire court, je comparerais ça… à l’histoire du Titanic : on sait déjà comment ça se finit, mais la conclusion est amenée de telle sorte qu’une fois la lecture achevée, cette conclusion ne sera plus jamais la seule chose qu’on retiendra de l’histoire. Oui, vraiment, cet album est très bon et on en ressort plus savant. C’est en outre un one-shot qui vient s’ajouter à de nombreux autres titres parus aux éditions Bamboo ; eux aussi relatifs à la Première Guerre Mondiale. Tous vous étant vivement recommandés !
 

Par Sylvestre, le 1 juillet 2014

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