FRANCES
Episode 1

Parce que son père est décédé, la petite Frances est accueillie chez sa tante, Ada, dans un logement où vit aussi le père de cette dernière, un vieil homme dépendant.

Dans cet univers nouveau où, en plus, elle va avoir l’occasion de faire plus ample connaissance avec ses cousines germaines qu’elle n’appréciera pas du tout, Frances vivra dans l’univers rassurant que sa tante Ada lui ouvrira mais toutefois avec le secret espoir de faire, en parallèle, la lumière sur la mort de son père…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur FRANCES #1 – Episode 1

Difficile d’imaginer ce que réserve ce premier tome de Frances avant de le lire… L’auteure, la Suédoise Joanna Hellgren, y parlerait-elle de la France où elle-même a vécu pendant plusieurs années ? Non… On doit en réalité ce titre au prénom de la petite héroïne de l’histoire !

Dès le départ, Frances est intrigante. Par son prénom qui nous a déroutés, d’abord, qui a des sonorités peut-être un peu plus espagnoles que suédoises, par la couleur de ses cheveux très bruns, ensuite, étant donné que l’histoire se passe justement en Suède, et par sa façon d’être : Frances est timide mais curieuse (elle demande à une inconnue de promener ses chiens, par exemple, ce qui va à l’encontre de sa timidité, ou encore elle parle "cash" à Louise – l’inconnue, mais qui ne le sera bientôt plus…)

Mais Frances n’est pas la seule à être intrigante. Tous les personnages, en leur genre, ne laissent pas indifférents. Ils montreront chacun un caractère fort, que ce soit le grand-père sénile, les jumelles au regard maléfique ou la troublante Louise.

Ce premier volet de Frances est intéressant puisque malgré son aspect trop tranquille, il nous gêne avec la question posée du décès du père de la petite jeune fille, même si on ne peut pas encore être sûr à ce stade de la lecture que c’est une véritable question d’importance. Et il est intéressant aussi (et surtout ?) pour les observations qu’il nous pousse à faire. Car en effet, de tous les personnages, on ne sait plus trop qui bouscule qui puisque chacun à son niveau participe à cette onde qui anime sous nos yeux ce microcosme humain ; une onde qui va favoriser rapprochements et éloignements entre des êtres différents qui se côtoient. Jeunes et moins jeunes, esprits guindés et esprits libres… On ne sait ainsi pas trop d’où va surgir la surprise ou le retournement de situation !

Frances est un ouvrage jusque là "apaisant". Son rythme est lent, et malgré des vignettes très dépouillées, des détails pointent quand même dans bien des cases : un discret filet de bave coulant de la bouche d’Ada endormie par ci, un petit coup de pied donné en passant au fauteuil de grand-père à défaut d’oser lui en mettre un directement par là…

Cette bande dessinée est une belle découverte à faire et à suivre. Son auteure l’est d’ailleurs aussi, "à suivre", puisque simultanément à la sortie de cet album, un autre titre de Joanna Hellgren (Mon frère nocturne, également aux éditions Cambourakis) a les honneurs de la nomination au festival d’Angoulême 2009 ! C’est tout dire…
 

Par Sylvestre, le 4 novembre 2008

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