FLOR DE LUNA
Santa Maria Cristina

Charles Porter, un homme qui a fait fortune grâce au cigare Havane, est retrouvé mort chez lui, assassiné. C’est Antoine Chatel qui travaille pour lui qui a fait la macabre découverte, mais à vrai dire, lui-même venait aussi pour liquider celui qui laisse un empire sans héritier…

Chatel n’est pas venu pour rien et trouvera vite ce qu’il était venu chercher : une clé USB dans laquelle il aura accès à un document retraçant l’histoire de la famille de feu son patron.

Tout a commencé en l’année 1825. Alors que la traite des esclaves bat son plein et que des Espagnols se lancent dans la culture et le commerce du tabac après que la couronne d’Espagne vient de lever son monopole sur la denrée, une mutinerie éclate à bord d’un vaisseau négrier qui navigue vers Cuba. A son bord, des passagers, qu’ils soient esclaves, fonctionnaires, mutins ou émigrants, vont voir leurs destins se lier les uns aux autres…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur FLOR DE LUNA #1 – Santa Maria Cristina

Les vêtements et les manières d’Antoine Chatel, acteur du prologue, pourraient nous laisser croire que Flor de Luna débute au siècle dernier. Et pourtant, c’est bien une clé USB le butin qu’il est venu chercher auprès de la dépouille de son patron assassiné… L’histoire vient donc chatouiller le temps jusque dans notre présent avant de nous permettre de partir dans le passé sur la plus grande partie de ce tome 1.

Les noms ne trompent pas. Chatel / Castellano, Porter / Portero. On se doute que l’on va avoir affaire à une saga familiale qui nous réservera son lot d’usurpation, de trahisons, de conflits d’intérêt et d’amour à travers les générations. On se le confirmera quand Chatel donnera du "père" à Porter ou lorsqu’on assistera à des naissances qui, même honteuses, joueront probablement leur rôle dans cette généalogie à suivre des familles concernées.

Mais qu’importe si on croit déjà voir se profiler des liens entre personnages antagonistes : la qualité de la narration fait prendre le dessus à notre curiosité de lecteur !

Le XIXème siècle était encore une ère de grandes découvertes, de grandes explorations, de grande Aventure. C’est un peu à un "westward movement" que se sont livrés ces Espagnols avides de faire fortune dans le tabac. Et c’est dans ce cadre historique riche en promesses et en exotiques possibilités scénaristiques que les auteurs nous convient.

Ce premier volet est à la BD ce qu’un Havane est à la cigarette : on tient dans les mains quelque chose qu’on a autant envie de dévorer que de savourer lentement ! L’histoire incite effectivement très vite à vouloir comprendre les secrets qui pèsent sur tous ces patronymes et dont l’écho traverse les âges pour arriver jusqu’à notre période. Le superbe dessin du prolifique Eric Stalner garantit en outre notre rendez-vous de bédéphiles connaisseurs avec cette nouvelle série de la collection Grafica de chez Glénat.

On remarquera de nombreux atouts dans les planches et leur contenu. Parmi eux, le nombre de personnages importants qui, semble-t-il, oblige le dessinateur à mieux travailler ses visages qui d’ordinaire se ressemblent beaucoup d’une série à l’autre, voire d’un personnage à l’autre dans une même série. Ensuite, on observera cette utilisation que fait Eric Stalner de longues et fines cases verticales successives dans les scènes d’action (principalement sur le bateau), assurant à celles-ci un rythme adéquat. Bref, on se plait à remarquer que bien qu’on lui reconnaît déjà un grand talent, Eric Stalner continue de ne pas se moquer de ses lecteurs en nous surprenant une fois de plus très agréablement ! Il n’y a qu’à voir l’encrage des vignettes pour la plupart très fournies, très finement détaillées… C’est superbe !

La série Flor de Luna était partie pour s’appeler Habanos. Preuve de plus que cette oeuvre est vraiment vivante ; preuve à ajouter à l’information comme quoi les tomes devraient se suivre au rythme d’un tous les 6 mois !

Si la qualité et l’intérêt qu’éveillent en nous Pierre Boisserie, Eric Lambert et Eric Stalner avec ce premier album de Flor de Luna sont au rendez-vous à chaque fois (et pourquoi en douterait-on lorsqu’on regarde ce qu’ils ont fait d’autre !?) on ne peut que se décider à être fidèle à cette nouvelle saga du 9ème art promise à un accueil très enthousiaste.
 

Par Sylvestre, le 31 mai 2007

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