FLOR DE LUNA
Christie

Conformément à la promesse faite à son grand-père Diego Castellano, Christie est arrivée pratiquement aux termes de sa quête afin de récupérer les terres qui appartenaient à ses aïeux et qui, il y a 60 ans, furent ravies crapuleusement par Corina Portero, la grand-mère de Rosalia. Après avoir mis le feu à la finca et assassiné Corina, elle se prépare à donner un dernier coup de collier pour mettre à terre Rosalia et son vaurien de frère Gustavo. Mais la déclaration de guerre lancée par les Etats-Unis à l’Espagne pour la défense des droits cubains précipite le mouvement. Rosalia, accusée par les espagnols de traitrise, est blessée dans sa fuite. Elle est prise en charge par le lieutenant Fleetwood et son contremaître Ismaël qui, pour la préserver, la conduisent directement chez Christie. Interloquée de voir son adversaire à portée de main, Christie décide de ne pas céder à la tentation de l’assassiner de suite mais plutôt de la faire souffrir. Pourra-elle enfin obtenir la vengeance escomptée et recouvrer ce qui revient de droit aux Castellano à savoir les Flor de Luna ?

Par phibes, le 1 avril 2014

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Notre avis sur FLOR DE LUNA #5 – Christie

Avec le tome précédent, Pierre Boisserie ouvrait un nouveau cycle à sa saga Flor de Luna et nous plongeait, de fait, à la fin du 19ème siècle, au moment où l’île de Cuba fomentait des envies d’indépendance, quelques soixante années après la spoliation de la plantation de Diego Castellano et Lucia Portero par Corina Portero.

Ce deuxième tome qui clôt brillamment le diptyque vient déliter, dans des volutes enivrant d’arômes de tabac, le mystère entretenu précédemment d’une part, par les exactions d’un personnage énigmatique et revanchard ayant pris pour cible l’exploitation de Portero et d’autre part, par les nombreuses apparitions de trois personnages récurrents. Dorénavant et ce dès les premières pages, le coupable est identifié et par lui, l’intrigue va se dérouler de façon plus ouverte. La surprise est donc de mise et nous donne d’assister à une quête de justice ensanglantée qui va bientôt prendre des accents de folie.

Pierre Boisserie, en bon tacticien, gère parfaitement son histoire mêlant l’authenticité historique avec des personnages charismatiques comme Fleetwood, Ismaël et Shorty, et le mélodrame rebondissant grâce à l’affrontement maintenant à visages découverts de deux clans, les Castellano et les Portero. Chaque protagoniste y va de ses aveux sur sa présence dans le conflit guerrier ou dans le conflit familial, certes à des moments adroitement délayés dans le récit, et nous permet ainsi de faire des découvertes qui ont pour avantage de maintenir un intérêt constant.

Gardant assurément en mémoire la touche graphique de son ancien associé du premier cycle, Eric Lambert démontre qu’il possède un grand potentiel pour travailler dans l’univers réaliste. Ses décors cubains sont un véritable appel au voyage, ses images des assauts de l’armée américaine sont d’une grande beauté, ses visions urbaines sont d’une grande richesse. Concernant les personnages, là-aussi son trait ne faillit presque pas (il est vrai que certains visages sont un peu approximatifs) et dévoile sans aucun doute une bonne maîtrise des attitudes et une implication documentaire indéniable quant à la tenue vestimentaire.

Une fin de saga familiale tâchée de sang saisissante dès la première bouffée, à apprécier tel un bon cigare.

Par Phibes, le 1 avril 2014

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