FLEURY-NADAL (LES)
Missak 2/2

Missak Zakarian a abandonné le domicile de ses grands-parents à cause de ses activités subversives. Désormais seul, affamé, craignant à tout instant d’être repris par la police ou par Collins de l’immigration qui pourraient le renvoyer dans son pays d’origine, il arpente la rue tout en se livrant à quelques chapardages. Après avoir échappé de peu à une arrestation et tenté de travailler pour son ami Meyer Lansky, il rencontre fortuitement le professeur Devron qui tente de le remettre sur le droit chemin mais, sans résultat probant. Pourtant, après avoir fait le constat de sa déchéance et retrouvé son grand-père parti à sa recherche, Missak parvient enfin à se confier sur les évènements tragiques vécus en Arménie. Serait-ce enfin les prémices d’une nouvelle vie qui s’annonce ?

Par phibes, le 27 mai 2013

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Notre avis sur FLEURY-NADAL (LES) #6 – Missak 2/2

A peine trois mois se sont écoulés que Missak Zakarian, l’un des personnages phares de la grande saga initiée par Frank Giroud intitulée Le Décalogue, revient dans la suite de ses mésaventures sur le sol d’adoption américain.

Grâce à la maîtrise globale de son œuvre, le scénariste parvient, avec ce second opus dédié au jeune arménien, à insérer parfaitement son histoire en deux tomes préalablement à celle qui se déroule dans le volet n°5 de la série d’origine. Bien qu’il soit question du livre sacré Nahik, le récit s’attache plus particulièrement à découvrir l’énorme traumatisme vécu par Missak suite à l’assassinat à grande échelle de son peuple par les forces ottomanes (1915/1916) et sa tentative difficile d’adaptation aux mœurs américaines.

A n’en pas douter, Frank Giroud mène les péripéties avec brio et par ce biais, nous plonge habilement et densément dans les ambiances des années 20, au temps de la prohibition. Fort de cette base historique, les vicissitudes de Missak prennent leurs marques, reposant sur une humanité, un travail psychologique aiguisé. C’est ainsi que l’on suit les différentes étapes de sa destinée, de la déchéance à la rédemption en passant par une prise de conscience douloureuse. Au travers de cette évolution, l’auteur ne manque pas de faire de terribles retours en arrière, d’initier des rencontres fortes, dévoilant des tragédies mais également suscitant quelque espoir.

La partie graphique n’est certainement pas à dénigrer tant elle révèle, dans ce style qui caractérise le travail de Gilles Mezzomo, une puissance évocatrice remarquable. Le trait de ce dernier est toujours aussi nerveux mais se veut ici un peu plus fouillé que précédemment. Le dessinateur semble avoir beaucoup de chose à dire, et le fait dans une suite de vignettes plus nombreuses et surtout plus remplies. La colorisation également se découvre plus dense, plus ombre et plus chaude.

Une clôture de diptyque réussie qui parvient à faire le joint avec l’histoire de Le vengeur.

Par Phibes, le 27 mai 2013

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