FILLE DE PANAME (LA)
L'homme aux couteaux

Amélie Elie est une belle jeune fille qui ne veut pas finir comme ses parents, usés par l’usine. Elle s’amourache du jeune Matelot, mais cette vie pépère qui se profile ne l’attire pas non plus, elle a besoin de liberté et elle décide de vivre du trottoir et des passes à quatre sous. Très vite sa beauté, sa belle chevelure blonde vont lui assurer un certain succès. Mais elle finit par suivre le douteux Bouchon, un mac à la belle gueule mais qui va très vite lui faire comprendre que la loi, parmi ses filles, c’est lui ! Viendra donc la secourir le grand et charismatique Manda. Et c’est le coup de foudre…

Par fredgri, le 18 octobre 2011

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Notre avis sur FILLE DE PANAME (LA) #1 – L’homme aux couteaux

Cet album s’inspire d’un fait divers qui fit du bruit vers 1899/1900. Dans les journaux de l’époque, cette histoire d’amour, de guerre entre les clans passionna les lecteurs qui voyaient ainsi se dérouler sous leurs yeux une sorte de retranscription moderne de ces combats entre chevaliers pour les beaux yeux d’une belle.

La réalité fut certainement moins romantique, la belle moins belle et plus stupidement manipulatrice, mais ce "récit" d’époque enflamma les esprits. En 52, Jacques BECKER en fait un film, un petit bijou du cinéma français, avec une Simone Signoret à tomber. L’histoire s’inscrit donc dans une tradition romantique avec une héroïne magnifique, loin des images qu’on peut se faire des rue parisiennes du début du vingtième siècle.

Dans cet album on retrouve plus ou moins la même démarche. Amélie est superbe, le Paris décrit a des reflets d’images d’Épinal, avec son langage très imagé, avec ce côté "gravure" pas trop encrassé. Les auteurs rajoutent des éléments, amplifient le côté innocent/nunuche de la belle. Ils ont même été jusqu’à rajouter des illustrations dans l’esprit de l’époque !
Tout ça est donc très intéressant, on a peut-être l’impression d’avoir ce genre d’histoire des milliers de fois tant tout est très encré dans un schéma d’histoire populaire. Néanmoins c’est très rondement raconté, très efficacement. le récit est bien rythmé et on passe d’un chapitre à l’autre sans presque s’en rendre compte.
Graphiquement, c’est très beau, des ambiances magnifiques avec un trait très expressif.

On est entraîné dans une époque ou les inégalités faisaient parties de la vie de tous, limite banalisées. Il y avait ceux qui trimaient et ceux qui jouissaient, ni plus ni moins. Toutefois, le scénariste se passe bien d’aller porter un regard, un jugement sur tout ça, après tout les protagonistes eux même acceptaient parfaitement cette vie. C’est juste que le cadre met en avant un certain désespoir muet, résigné, une acceptation qui va pousser Amélie à abandonner son beau Matelot, qui va la pousser à ne pas attendre beaucoup plus que ce qu’elle a, et qu’importe si ça signifie qu’elle doive vendre son corps…

On a donc une héroïne qui ne se pose pas beaucoup de question, en fin de compte, qui saisit les opportunités qui se présente, quitte à trahir les uns et les autres. Elle est belle, légère et elle ne coute pas très cher, à la finale… On la plaindrait presque…

Par FredGri, le 18 octobre 2011

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