FENÊTRES D'ERISTOM (LES)
Artan

En la cité futuriste d’Eristom, le genre humain, quelque peu atone, vit dans un état de plénitude paroxystique. Technologiquement au top quant à la préservation du bienêtre de la personne, cette mégapole ultra-informatisée garde sur sa population un Œil d’une bienveillance particulière grâce à une gestion universelle et rigoureusement programmée qui évite tout dérapage.

Dans cet univers aseptisé et monotone, Artan Beltak, employé à la société Milan en tant qu’électricien, est une fois de plus en retard au boulot et se fait rabrouer par son patron. Bien que programmé pour être intéressé à ce qu’il fait, il ressent par moment l’envie de voir autre chose. Cette perception se confirme par des visions mystérieuses qui ne vont pas tarder à le préoccuper et qui vont être confirmées par des photos qu’il trouve chez un client. Que lui arrive-t-il vraiment et quelle est cette sensation malaisée qui s’insinue progressivement en lui et qui va à l’encontre des préceptes de la société ? Et pourquoi sa personne fait l’objet d’une surveillance particulière ? Ne serait-il pas considéré comme le grain de sable qui risque de mettre à mal le système d’Eristom ?

 

Par phibes, le 6 octobre 2010

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Notre avis sur FENÊTRES D’ERISTOM (LES) #1 – Artan

En auteur complet, Raphaël Drommelschlager poursuit son chemin en solo après avoir oeuvré précédemment sur deux sagas aux ambiances humanistes telles Les voyages de Kael (2 tomes) et le one-shot Paris-New York, New York-Paris. Nous le retrouvons ainsi en ce mois d’octobre dans une nouvelle série qui nous entraîne dans un univers futuriste formaté, aux rouages parfaitement huilés jusqu’au jour où un grain de sable va gripper la machine.

Artan est le préambule d’une aventure qui se veut à l’opposé d’une histoire de science fiction débordante d’effets spéciaux tapageurs. Celle-ci se déclare sans violence, au travers d’un décor sociétal sciemment uniformisé répondant à des règles strictes, privant l’être humain de toute autonomie quant à sa façon de pensée et d’agir, lui inculquant une plénitude artificielle.

Dans ce contexte intentionnellement voulu par un Oeil omniprésent et non humain, l’intrigue prend ses marques via l’intervention de celui qui va devenir le personnage principal, Artan Beltak, électricien de son état. Ce dernier va être l’origine d’un dérapage qui va l’amener à prendre conscience qu’un autre monde existe en parallèle. Fort de cette orientation, Raphaël Drommelschlager la plombe un peu plus en lui octroyant un entourage de protagonistes énigmatiques dont il faudra attendre leurs réelles motivations.

L’artiste démontre ici une polyvalence bien agréable. Si le récit qu’il engage se déroule sûrement, sans faux pas, le dessin qu’il exécute se révèle d’une clarté charmeuse. Son trait est harmonieux, souple, sans aucune hésitation et dégage subtilement une légèreté rafraîchissante, une douceur que la colorisation pastel renforce avec succès. La plénitude factice dans laquelle la société d’Eristom est plongée se perçoit sans équivoque par la beauté artistique de ses décors futuristes et de ses personnages à la physionomie délicatement travaillée. Bien sûr, si son style s’apprécie dans sa finesse d’exécution (les animaux en sont la preuve parfaite), il se déguste aussi dans son originalité et sa sophistication futuriste.

Un alléchant premier épisode, très abordable de par son intrigue non violente et qui ouvre des fenêtres sur des mondes dont on attendra avidement de plus amples explications. Un bon moment de lecture !

 

Par Phibes, le 6 octobre 2010

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