Esclaves sexuelles de l'armée japonaise

 
"Ianhoo". C’est un mot qu’on trouve dans les dictionnaires javanais, en Indonésie. C’est dire l’importance que ce mot a pris pour qu’il y trouve sa place. Ianhoo évoque ce qu’on appelle aussi les "femmes de réconfort" pour parler de ces femmes qui ont été enrôlées de force par l’armée japonaise pour servir en qualité de prostituées pour les soldats pendant les conflits…
 
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Esclaves sexuelles de l’armée japonaise

 
On retrouve trace de ces pratiques dès la fin du dix-neuvième siècle, période qui a vu des conflits entre la Chine et le Japon, mais si on en sait plus de nos jours sur ce qui aurait pu rester une sorte de secret d’état, c’est parce que, par le biais de la colonisation (les Néerlandais ayant été très présents en Asie du sud-est et notamment en Indonésie) des femmes d’origine européenne se sont également vues contraintes de livrer leurs corps à la satisfaction des soldats.

Le temps passant et les techniques d’information et de communication aidant, le mutisme de ces femmes s’est estompé et, l’union faisant la force, il a fallu que l’une d’entre elles parle pour que sortent de leur silence et de leur honte de nombreuses autres.

C’est une femme coréenne, Kyung-a Jung, qui a décidé de porter à la connaissance du plus grand nombre ces pages honteuses de l’Histoire et de les raconter en BD. En tout cas, de les raconter tout court, car si le support est la bande dessinée, vous verrez vite que le témoignage et le message prennent le meilleur sur le graphisme qui, très simple, en est réduit à quelques petits dessins qui font plus office d’illustrations ou d’échos au texte que de dessins comme on en trouve plus classiquement en BD.

La distance et le temps qui passe nous éloignent forcément de pans de l’Histoire (ou d’autres choses) de pays lointains. C’est d’ailleurs complètement normal : on ne peut pas tout savoir sur tout quand déjà, on ne sait pas tout de ce qui nous touche de plus près. Avec ce titre, et comme cela arrive de plus en plus souvent que ce soit par la BD, la télé ou encore le cinéma, on est mis au pied du mur devant un passé qui (res)surgit faute d’avoir pu être étouffé par ceux qui auraient pu vouloir le faire taire. Et c’est ainsi qu’on se prend une claque en lisant Femmes de réconfort. On lit, et on apprend, complètement abasourdis…

Hommage à ces femmes qui ont vu leurs vies brisées et au courage de celles qui ont pu parler, Femmes de réconfort est un document exceptionnel, un ouvrage de choix pour ceux qui aiment avoir les yeux ouverts sur leur monde, ses erreurs et les leçons d’espoir qu’il faut en tirer.

A lire aussi : Les esclaves sexuelles de l’armée japonaise, par George Hicks.
 

Par Sylvestre, le 1 octobre 2007

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