Fausse garde

Au pays d’Irap, le pankat est une discipline sportive culturellement reconnue. Seuls, les plus assidus, peuvent atteindre les sommets de la gloire et de la richesse. Alors qu’un tournoi se prépare, le jeune Mané arrive en la haute ville pour y faire ses classes et peaufiner ses quelques connaissances en la matière. Lors d’une mise à l’épreuve, il retient l’attention du champion local, Eïam le scorpion, sans pour autant obtenir dans l’immédiat l’occasion de suivre un entraînement. Dans son errance à travers la ville, Mané rencontre Féssat, un curieux personnage révolté qui lui propose un marché des plus énigmatiques. Entre la pratique du pankat qui peut lui donner un nom et les mauvais coups qu’il s’apprête à faire, Mané va devoir mener un combat contre lui-même en évitant de trop baisser sa garde.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Fausse garde

Après avoir publié en août 2004 dans sa collection "Equinoxe", le premier tome d’une série intitulée "Pankat" et créée par Merwan Chabane, les éditions Vents d’Ouest relancent ce projet inachevé en le proposant, avec le même auteur, dans sa forme aboutie (3 chapitres réunis sous le titre "Fausse garde") sous l’aspect d’un one-shot de près de 200 pages. De fait, consacrant la toute nouvelle collection "Paris Tokyo", cette "intégrale" catapulte à nouveau le jeune Mané sur le devant de l’arène, prêt à assouvir son envie première à savoir pratiquer le Pankat.

"Fausse garde" est une aventure onirique qui met en évidence une communauté qui entretient le culte d’un sport de combat (à l’image du pancrace grec) appelé le "Pankat". Autour de ce thème à la fois violent et empreint de sagesse, trois personnages principaux viennent graviter : Mané, le jeune villageois expatrié, candidat à la pratique du Pankat, Eïam, le champion vénéré et embourgeoisé et Féssat, personnage controversé, anticonformiste et antagoniste à Eïam. A partir de la réunion de ces 3 individus aux caractères trempés dont le dénominateur commun est Mané, une intrigue va courir, fomentée par les tergiversations mystérieuses de Féssat. Cette dernière, sans être des plus torrides, a le mérite d’être très active et permet de participer à de nombreuses scènes de combat. De même, elle mettra bien en évidence le combat intérieur que mène Mané, perdu dans le bien-fondé de ses prises de positions, qui planera tout au long de l’aventure. De fait, l’histoire se tient, conserve son attrait et permet de passer un agréable moment de lecture, au gré du mouvement qu’elle ne manque pas de générer.

Au niveau graphique, l’artiste qui est loin d’être un novice puisqu’il a déjà participé au dessin d’une histoire de "Carmen Travis, les récits" et à la réalisation de courts-métrages tels l’excellent "Biotope" ou encore "Clichés de soirées", signe pour ma part, une prestation, témoin d’un brassage de styles (manga, fantasy, franco-belge…), en demi-teinte. En effet, tout au long de l’ouvrage, on assiste à une évolution dommageable de son trait (on peut comprendre qu’un bon nombre d’années se sont écoulées pour la finalisation de son oeuvre). Au départ, net, précis, enrobé, se renforçant souvent par de nombreux détails excellents, il perd peu à peu de sa consistance pour atteindre une forme rapide, quelque peu imprécise dans laquelle le relief s’est étiolé. Pourtant, l’impression de mouvement est bien ressentie et prouvent que Merwan Chabane sait capter des instantanés probants.

Première bande dessinée en solo de Merwan Chabane, "Fausse garde" est un sympathique ouvrage qui possède un très bon potentiel minimisé malheureusement par une petite faiblesse picturale.
 

Par Phibes, le 7 avril 2009

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