Fatalitas

Marseille, 1930.

Trois amis tentent de passer un peu de bon temps à la veille de leur départ au service militaire. Ils iraient bien faire un tour chez Marthe et ses filles, mais ils manquent d’argent. Ils décident donc d’aller visiter un appartement dans les beaux quartiers afin de trouver la monnaie qui leur fait défaut. Mais, surprise, ils découvrent le cadavre dénudé d’un jeune homme dans une chambre. Alors qu’ils filent par les escaliers, ils croisent le propriétaire, un vieux colonel, qui tente de les abattre, en vain.

Remis de leurs émotions, les trois amis décident… d’aller chez Marthe.

Pendant ce temps, le colonel fait appel au mafieux qui lui a fourni le garçon pour retrouver ses trois cambrioleurs afin de les faire taire. Grâce à ses réseaux, le mafioso les retrouvent et prévient le militaire que ses trois cibles vont entrer sous les drapeaux. Pour le colonel, l’occasion est trop belle. Ils feront leurs armes non pas dans un régiment classique, mais à Tataouine, dans les Bat’D’Af’, habituellement réservés aux repris de justice. En d’autres termes, l’enfer sur Terre…

Par legoffe, le 29 août 2016

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Notre avis sur Fatalitas

La jeune maison d’édition Filidalo propose une très bonne bande dessinée qui nous entraîne dans un trou perdu, Tataouine, à 531 km de Tunis. Mais ce n’est pas l’ennui qui guette, là-bas, nos trois compères, mais bien LES ennuis.

Les Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique n’étaient pas réputés pour leur tendresse. Alors, imaginez ce que cela pouvait donner lorsque les gradés sur place recevaient l’ordre de réserver à certains un « traitement très spécial »…

A travers cet album, Frédéric Chabaud raconte donc la descente aux enfers de trois camarades pas forcément très malins, gros durs plutôt attachants et sûrement pas méchants. Nous assistons à une succession de coups pourris dans ce désert, menés par des hommes de mains peu scrupuleux.
Triste destinée, donc, que celle de ces bleus à qui rien ne sera épargné.

Si le scénario est mené de façon assez classique, l’histoire (complète) est bien racontée et l’on vit vraiment le quotidien des soldats dans cette sinistre caserne. Ici, les hommes peuvent parfois perdre la vie, mais ils perdent surtout, invariablement, leur humanité.

Chabaud a eu la bonne idée de se faire – une fois encore – accompagner, dans cette sombre aventure (malgré le soleil du désert) par un Julien Monier en grande forme. Son dessin a du caractère et son style presque « cartoonesque » atténue un peu le propos. Il parviendrait presque à rendre beau et joyeux l’enfer du désert. Mais il sait aussi dessiner de manière impeccable la peur, le désespoir ou la mort, croyez moi !

Les deux auteurs réalisent ainsi un très bon quatrième album en commun, ce qui augure du meilleur pour le prochain prévu début septembre, « Gant blanc ».

Par Legoffe, le 29 août 2016

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