FACE D'ANGE
Tome 2

Paul Ares a été arrêté par la police pour le meurtre de sa femme Diane et de fait, emprisonné. Complètement désorienté par ce qui lui arrive et par les dispositions spéciales de sa fille Callie qui depuis leur dernière rencontre s’est plongée en pleine catatonie, il attend son procès qui a été avancé suite à l’intervention de son ancien ami procureur Bill. Proclamant à tue-tête son innocence, il refuse derechef de plaider l’aliénation mentale malgré son passé de soldat qui semble signifier le contraire. A la faveur de l’intervention de son ami amérindien Ellis qui lui donne une drogue hallucinogène, Paul parvient à être hospitalisé. C’est à ce moment-là qu’il parvient à s’échapper. Pour aller où ? Assurément sur le site de Cave Rock qu’il connaît très bien et qui lui a été susurré lors d’un rêve étrange en prison. Là, il y retrouve sa fille Callie toujours inconsciente, prise en charge par la vieille indienne. Le rituel auquel il va participer va, d’une part, permettre de ranimer la petite fille et la transformer en une vraie chaman et d’autre part, à la suite de l’intervention fracassante de ses détracteurs, lui faire découvrir enfin la sinistre vérité sur la mort de Diane.

Par phibes, le 5 novembre 2015

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Notre avis sur FACE D’ANGE #2 – Tome 2

Grâce au rythme imprimé et à sa teneur à la fois policière et fantastique pour le moins oppressante, la première partie de ce diptyque avait été une très agréable surprise. Cette suite et fin a le privilège de rester dans les mêmes dispositions et par ce biais, vient nous révéler les dessous de cette affaire criminelle à laquelle est liée une petite famille aux aptitudes hors norme.

A la suite d’un petit bond dans le passé de son personnage principal, Paul Ares, qui nous permet de découvrir le lieu sacré où tout va se jouer et une transition fort bien amenée, l’on rentre dans le vif du sujet. Koldo, une fois encore, en impose de par la qualité de son scénario qui se veut toujours aussi prenant. En effet, grâce à une structure éprouvée et à une succession rapide de situations, l’auteur entretient efficacement une sorte de frénésie constante qui ne manque pas de contaminer le lecteur. Aussi, les tourments de Paul qui, il est vrai, amènent une certaine tension très palpable, associés au désarroi de son ami pas si net, le procureur Bill, et l’état catatonique de la petite Callie ne sont pas pour apaiser le récit. A la faveur d’une nouvelle tocade fantastique (le biscuit magique), ce dernier va s’emballer encore plus pour nous amener vers la lumière finale.

Aussi, l’on pourra sans nul doute saluer la prestation du scénariste qui, il est vrai, fait la part belle aux manifestations chamaniques (nous sommes dans un milieu baigné par les esprits indiens). Il n’en demeure pas moins qu’elles accompagnent une intrigue via un mystère qui a le mérite d’être convaincant et de se déliter sur deux tableaux (présent et passé). Par ailleurs, l’impact de ce polar est d’autant plus grand qu’il se nourrit également d’une action punchie qui n’élude pas une certaine violence et qui se veut d’une noirceur avérée.

Côté graphisme, l’on sera totalement séduit par la qualité du dessin d’Angel Unzueta qui, une fois de plus, nous introduit dans cet univers (comics) réaliste qu’il affectionne tout particulièrement. Très habile dans le choix des plans et des couleurs, usant généreusement d’une trame quadrillée pour les ombrages et autres aplats pour le côté "vieilli", ce dernier parvient à entretenir une atmosphère envoutante autour de l’histoire de Paul et de Callie, en jouant très adroitement grâce à un trait somptueux, sur l’effigie ou l’aura de ses personnages, sur leurs expressions les plus diverses, sur leurs actions les plus violentes ou les plus irréelles.

Une fin d’histoire fantastico-policière à placer au crédit de deux artistes qui savent haut la main faire frémir leurs adeptes.

Par Phibes, le 5 novembre 2015

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