L'expédition d'Alunÿs

En ce printemps doucereux, au conservatoire de la Cité d’Eckmül, le vieux sage Alunÿs travaille sur la mise au point d’un enchantement qui, s’il réussissait, le propulserait à un poste de grande valeur proche du Vénérable. Après avoir ajouté le dernier ingrédient, il expérimente sa mixture magique sur Shepäh, son fidèle chat. Malheureusement, s’ensuit une forte explosion qui souffle le laboratoire. Mais ce ne sont pas les seuls effets de son ratage expérimental, car une partie de son esprit a été transféré dans celui de son félidé. Pour recouvrer l’intégralité de ses moyens intellectuels, Alunÿs n’a plus qu’une chose à faire : partir en expédition dans l’archipel Haggatoe pour y trouver un animal fabuleux, le Krobatidère. Aidé en cela par deux apprentis-sages, le pompeux Kyslapeth et la sémillante herboriste Marikiri, le savant diminué doit faire vite car, à la conjonction des trois lunes, le transfert sera irréversible.

 

Par phibes, le 26 mai 2010

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Notre avis sur L’expédition d’Alunÿs

Le monde de Troy est un vivier grouillant que Christophe Arleston se plaît à triturer dans tous les sens pour en soutirer de nouvelles aventures. Aidé en cela par Mélanÿn, une complice d’équipées de plus en plus présente, le scénariste replonge dans l’ambiance magique de la cité d’Eckmül (celle qui a vu déambuler Lanfeust).

Réalisant cette fois-ci une histoire complète sur un seul tome (on leur en sait gré), les deux auteurs nous entraînent dans une quête toute en simplicité d’un vieux sage, Alunÿs, qui se doit de retrouver la partie de personnalité que son chat a absorbé à la suite d’une malheureuse expérience.

L’expédition en question est on ne peut plus cocasse dans sa manière de tourner autour d’un personnage à la fois ambitieux et maladroit et également sympathique, accompagné pour la circonstance par deux associés qui vont se révéler dans leurs défauts et également dans leurs effronteries. On suit avec grand plaisir cette quête sans effets extraordinaires, à l’humour potache (A ce titre, le meilleur passage, à mon goût, est celui où la séduisante Marikiri se transforme en psychologue auprès d’une tripotée de pirates sanguinaires), divertissante dans ses rencontres que l’on peut certes pressentir (celle des corsaires par exemple) et dans ses dialogues directs, pince-sans-rire et colorés, dans un final assez original et agrémenté d’un journal de bord dressé par Kyslapeth plein de sel.

Le style graphique d’Eric Cartier est porté irrémédiablement vers l’humour. Son trait est énergique prouvant, de fait, une certaine maturité graphique. Généreux dans ses proportions semi réalistes, il prouve qu’il a bien assimilé l’univers graphique du monde de Troy. Ses personnages ont un certain charisme, surtout la "pas si maigre" Marikiri et le snobinard Kyslapeth.

Un nouveau spin-off de Troy assurément distrayant pour une expédition exotique aux embruns de fantasy.

 

Par Phibes, le 26 mai 2010

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