Etoile Rouge

22 mars 1941, Hitler est assassiné.

Juillet 1944 : Staline reconnaît officiellement la France Libre. Un traité d’aide militaire mutuelle est signé avec de Gaulle. Le même mois, l’Allemagne nazie lance l’opération Barbarossa contre l’URSS. De Gaulle envoie aux Russes une troupe de pilotes d’élite. Le 3e groupe de chasse des FFL atterri à Ivanovo. Il prend alors rapidement le nom de “Normandie”.

Parmi les hommes qui le compose, on trouve Marcel, Bébert ou Roland. Ce sont des as et ils parviennent à tenir tête aux Allemands malgré des avions moins modernes, des Yak 3. De nouveaux appareils à réaction arrivent heureusement pour suppléer au problème. Pour les Français et leurs alliés russes, cela ressemble à un vrai tournant de la guerre. Les victoires s’enchaînent et la défaite des Nazis semble inéluctable.

Mais une terrible nouvelle s’abat bientôt sur le groupe.

Par legoffe, le 25 mai 2010

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Notre avis sur Etoile Rouge

Plus que séduit par le magistral et original Block 109, j’étais impatient de découvrir ce “dérivé”, Etoile Rouge. Il ne s’agit pas, en effet, de la suite, mais de l’histoire d’autres soldats dans cette Seconde Guerre Mondiale revisitée et totalement chamboulée par Brugeas et Toulhoat.

Tout part du fait qu’en mars 1941, Hitler est assassiné. Dès lors, l’Histoire que nous connaissons cède le pas à une autre imaginée par les auteurs.

Ce second livre de la collection est très différent du précédent. Tout d’abord, il est bien plus court (56 pages) et au format A4. Bref, nous sommes plus dans les standards de la bande dessinée franco-belge.

Ensuite, ce nouveau livre ne part pas sur un scénario teinté de fantastique comme a pu l’être Block 109. Ici, au contraire, l’esprit est très réaliste et, hormis le fait que l’Allemagne possède soudain l’arme nucléaire, le reste est, en fait, très fidèle à la réalité. Il est d’ailleurs évident que c’est une volonté transparente des auteurs. Dès la première page, Vincent Brugeas annonce qu’il s’agit d’un hommage aux hommes du “Normandie-Niemen”, ce groupe de chasse d’élite qui fut créé par De Gaulle en 1942 pour combattre sur le front de l’Est aux côtés des Russes. De plus, si l’on regarde les prénoms ou le nom du commandant de l’équipe, Pouyade, on constate que les auteurs conservent un maximum de réalité historique malgré l’uchronie avérée du récit.

En d’autres termes, nous assistons à une sorte de reconstitution des exploits du “Normandie-Niemen”, à deux grandes contradictions près. D’une part, les dates sont différentes et, d’autre part, un événement – dans le livre – va modifier le cours de la guerre et donc totalement bouleverser le destin des soldats des FFL par rapport à l’Histoire réelle.

Loin du thriller fantastico-militaire de Block 109, nous découvrons plutôt ici l’ambiance des combats aériens de la Seconde Guerre Mondiale et ces soldats français expatriés loin de chez eux, se battant aux côtés de leurs anciens ennemis. Ils luttent brillamment, oubliant souvent l’ambiance lourde des commissaires de l’Armée Rouge et la propagande qui s’abat sur les Russes tel un rouleau compresseur. Les pilotes sont soudés et s’attachent avant tout à préserver leur amitié et leur bravoure. C’est vraiment sur ces points que les auteurs mettent l’accent tout au long du livre, et plus encore sur le final.

Les nombreuses scènes de combats aériens qui jalonnent les pages sont superbes. Le coup de crayon de Toulhoat est toujours aussi réussi. Il donne beaucoup de dynamisme à ses planches. L’ambiance reste essentiellement au gris, pour rappeler l’aspect pesant de cette époque, mais les quelques bribes de couleur qui surgissent ça et là rehaussent l’ensemble et donnent plus d’intensité encore à ces pages.

J’avoue que j’ai été, sur l’instant, un peu déçu par ce livre pour la simple et bonne raison que je m’attendais à un travail similaire à celui entrepris avec Block 109.
Non, nous n’avons pas ici de thriller fantastique. Non, nous ne partons pas dans une Histoire aussi chamboulée que précédemment (même si les changements sont tout de même majeurs dans les faits, plus que sur la forme). Nous sommes ici face à un récit réaliste, presque un témoignage de la vie de ces pilotes de chasse. C’est ainsi qu’il faut le voir dès le départ. Vous serez alors en mesure d’en apprécier toute la beauté, avec cette ode à l’amitié et au code d’honneur des pilotes, et ces planches superbes qui sont indéniablement la force du livre.

Par Legoffe, le 25 mai 2010

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