ÉTOFFE DES LÉGENDES (L')
Une histoire de fou

Après les aveux de l’ours Maxwell et son couronnement par les animaux de la jungle, l’équipe des jouets renégats ayant pénétré l’Obscur à la recherche du garçon enlevé par le croquemitaine s’est douloureusement divisée. Alors que Percy le cochon entraîne ses compagnons à se sortir de ce monde imaginaire, Bouffon a décidé de rejoindre son égérie Princesse l’indienne, laissée blessée au pied d’un gros arbre dans la jungle en compagnie d’Artic l’indien. Malheureusement, la belle est déjà partie, emportée par Artic sur les terres indiennes. Aussi, le polichinelle se lance à sa poursuite, s’appuyant sur la présence de Monsieur le Maire à ses côtés. Mais les ennuis ne tardent pas à se déclarer car un autre polichinelle appelé le spectre rieur sévit dans le royaume en réalisant des forfaits destructeurs. Dernièrement, ce dernier a dérobé quelque chose qui appartient au croquemitaine et pour cela, les hommes de celui-ci sont à sa recherche. Dans sa quête, Bouffon va devoir, tout en arpentant de nouveaux territoires et en rencontrant de nouveaux personnages, agir avec cette menace. Peut-être arrivera-t-il même à se rapprocher sans le vouloir du garçon séquestré !

Par phibes, le 4 novembre 2013

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Notre avis sur ÉTOFFE DES LÉGENDES (L’) #3 – Une histoire de fou

Ce troisième opus de l’Etoffe des Légendes signe l’éclatement total du groupe de départ constitué par des jouets qui se sont ligués pour sauver leur maître happé dans l’univers du sinistre croquemitaine. Cette fois-ci, l’aventure onirique laisse un tantinet de côté Max à ses nouvelles attributions royales et Percy à son retour dans le monde réel. Elle se focalise essentiellement sur Bouffon et sa nouvelle quête, celle de retrouver sa Princesse.

Sans toutefois s’éloigner de la mission première initiée par nos sympathiques jouets qui a permis de dévoiler certains secrets, le récit réduit la troupe de départ pour laisser à Bouffon son entière autonomie. Fort de cette volonté scénaristique qui préfigure une aventure sentimentale, les coscénaristes Mike Raicht et Brian Smith nous donne l’occasion de suivre des péripéties toujours marquées par cet univers enfantin dont ils ont la maîtrise. A ce sujet, par l’intermédiaire de Bouffon et de son nouveau compagnon d’équipée, le lecteur est appelé à traverser, à partir d’une certaine confusion de personne, de nouveaux territoires imaginaires, sur terre ou sur mer, emplis certes de fantaisie, très bigarrés mais n’excluant pas toutefois une certaine dureté dans les faits.

Par ce biais, Bouffon, dans son entreprise romantique fortement animée voire presque guerrière, est appelé à se mesurer à tout type de personnages issus comme il se doit de l’univers des jouets enfantins, et ils sont nombreux. A commencer par son autre moi qu’il devra inévitablement croiser et pour lequel le lecteur apprendra le pourquoi de son état. On y croisera également dans celle-ci quelques réminiscences d’œuvres littéraires comme 20000 lieues sous les mers (la rencontre du monstre des mers) ou encore Alice au Pays des Merveilles avec Rebecca et le clan des poupées. L’exotisme ambiant qui en découle reste toujours aussi agréable à s’imprégner et permet de goûter à des situations qui évoluent habilement entre rêve et cauchemar. Evidemment, pour bien noircir le tableau, le croquemitaine reste toujours en filigrane (il ne faut pas oublier que nous sommes dans son univers, l’Obscur) et nous assure de sa présence maléfique quand on l’attend le moins.

Au niveau graphique, Charles Paul Wilson III reste dans une mise en image féerique de haute volée. Grâce à son trait averti relevé par une colorisation sépia omniprésente et un fond pictural très soigné, ce dessinateur trouve le moyen de rendre enchanteur le parcours du fameux Bouffon et en parallèle, de celui du spectre rieur. Il va de soi que la représentation fantasmée de l’univers des jouets « humanisés » est particulièrement réussie, et ce grâce au mélange totalement anachronique de personnages qui attise la curiosité et la surprise. Les scènes de guerre sont particulièrement impressionnantes, remarquablement détonantes et grouillantes.

Un troisième volet magique d’une saga qui n’a pas fini de nous étonner et qui franchit les portes d’un univers enfantin fait de jouets superbement transposés et parfois bien inquiétants.

Par Phibes, le 4 novembre 2013

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