ETERNEL (L')
Le Saint

Le métier de Thomas Landon n’est pas des plus communs et des plus faciles. Consultant français pour le compte de l’Eglise Catholique, il donne son avis d’expert quant à la béatification de saintes personnes. Pourtant, aujourd’hui, c’est un écrivain ésotérique mondialement connu, Dan Brixman, qui le contacte pour se pencher sur le cas de Saint Scutaire, un personnage de l’Histoire Moyenâgeuse sur lequel le temps n’a pas de prise. Cette singulière demande a-t-elle un lien avec la fuite perpétuelle de cet hirsute qui parcourt la montagne poursuit par une horde de tueurs acharnés ?
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ETERNEL (L’) #1 – Le Saint

Cette nouvelle série dans laquelle se lance Laurent Bidot (après "Le linceul", "L’histoire du Mont-Saint-Michel"…) aborde, après le suaire de Turin, le sujet de l’immortalité au travers d’une fiction mettant en scène un romancier ésotérique et un défenseur de la foi chrétienne. L’un dénonce les arcanes de l’Eglise Catholique et l’autre rationalise les préceptes théologiques.

Ainsi donc cet auteur polyvalent (il signe à la fois le scénario, le dessin et la colorisation) nous dévoile en ce premier tome deux histoires qui, à n’en pas douter, vont trouver leur lien dans le prochain épisode qui devrait être intitulé "Le sang du Martyre" et qui clôturera le diptyque. La première est une traque organisée à l’encontre d’un fuyard déguenillé et meurtri. La seconde est le contact établi entre deux passionnés de religions. Ces deux courants scénaristiques placent les fondements de "L’éternel" dans un alternat bien mené. Après un début prometteur, les énigmes commencent à s’installer et les questions prennent corps.

L’atmosphère à la "Da Vinci Code" dans laquelle nous immerge une telle histoire, est prenante et intrigante. Violence et énigmes se disputent le devant des vignettes et nous engagent sur la voie d’une quête mystique tortueuse.

La partie graphique de cet album m’a, quant à elle, laissé partagé. Laurent Bidot a certes fortement progressé dans son travail et réalise une œuvre de très bonne qualité générale. Toutefois, j’ai constaté que le rendu était inégal. J’ai énormément apprécié les planches noires qui mettent en évidence des jeux de lumières superbes, des décors très réalistes et des personnages bien détachés. J’ai également approuvé la sensation de vitesse qui est explicitement renforcée par des visions floues judicieusement utilisées, technique éprouvée dans des précédents albums. J’ai aussi bien aimé son humour subliminal qui, le temps d’une case, nous montre sa tombe qui gît (virtuellement) à côté de celle d’Achille Talon. Par contre, j’ai trouvé dommageable que certains visages et paysages soient imprécis, moins finis et ne soient pas en corrélation avec les dessins susvisés.

Saint Scutaire va-t-il défier les lois de la mortalité ? Selon Thomas Landon, rien n’est moins sûr !
 

Par Phibes, le 18 avril 2008

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