L'été en pente douce

Suite au décès de sa mère, Fane Leheurt est retourné dans sa maison natale. Sous une chaleur accablante et accompagné par la troublante Lilas, sa dulcinée qu’il a extirpée de l’emprise du malintentionné Claude Shawenhick, il retrouve son frère Mo, attardé mental. Alors qu’il commence à penser à leur avenir à tous les trois, Fane reçoit la visite de leurs proches voisins, les Voke, qui possèdent de part et d’autre de la petite maison deux garages automobiles. À partir du moment où Andrée Voke rappelle à Fane son intérêt pour l’acquisition de la maison, la discussion s’envenime. Fane décide alors de conserver cette dernière et de s’y installer définitivement. Portés par les vapeurs d’alcool, la chaleur ambiante, la sensualité de Lilas et les convoitises des Voke, les évènements qui vont suivre ne vont pas tarder à dégénérer.

Par phibes, le 21 juillet 2017

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Notre avis sur L’été en pente douce

L’été en pente douce est tout d’abord un roman écrit par Pierre Pelot en 1980. Sept ans plus tard, il est adapté au cinéma par Gérard Krawczyk, avec dans les rôles principaux Pauline Laffont, Jean-Pierre Bacri et Jacques Villeret. 30 ans plus tard, il revient sous les feux des projecteurs de la maison Fluide Glacial, cette fois-ci, en bandes dessinées, dans une version qui a la particularité d’avoir été réécrite par le romancier et illustrée par Jean-Christophe Chauzy.

Se déclinant en un seul volume, cette revisite est l’occasion de nous plonger dans une histoire aux accents dramatiques du genre prégnant surtout par le caractère et le jeu des personnages. A commencer par Lilas qui bien entendu, crève « l’écran » de par sa sensualité et son ingéniosité, suivi par Fane, un looser alcoolique muni de bonnes intentions et Mo, un simple d’esprit de bonne composition jusqu’à un certain point. Les tribulations intimistes de ce trio sont pour le moins nature et sans complexe et débouchent sur des effets tendus, puissants, implacables. A cet égard, l’on saluera la façon dont le scénariste a modulé son récit au point de rester toujours sur un flux tendu et de le faire basculer, de manière inédite par rapport au roman d’origine, dans une tragédie attristante, sans appel.

L’intervention de Jean-Christophe Chauzy est des plus remarquables. Sortant à peine de son diptyque tragique Le reste du monde, ce dernier s’emploie avec beaucoup de justesse à illustrer le parcours douloureux de Lilas et de Fane. A l’aise dans l’usage de la couleur directe, l’artiste nous offre une belle mise en images en retranscrivant avec une recherche évidente les ambiances visqueuses de cette histoire. Ses personnages sont réellement concluants comme Lilas qui provoque avantageusement l’émoi de ceux qui la croise.

Une excellente adaptation du roman de Pierre Pelot, revue pour l’occasion dans une finalité dramatique qui ne vous laisse pas indemne. Un très bon moment de lecture pour cet été !

Par Phibes, le 21 juillet 2017

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