ÉTÉ 63 (L')
Tome 2

Considérant les nouvelles inquiétantes données par Linh et les journaux, Paul, son père, est parti au Viêt Nam pour retrouver sa femme et la ramener en France. Pendant ce temps, alors que Linh s’acclimate tant bien que mal à sa nouvelle vie en la bourgade de Saint Roch sous les bienfaits de sa grand-mère, Jeannot entretient, quant à lui, avec cette demi-sœur qu’il vient de découvrir, une relation plutôt tendue. Le 14 juillet étant là, chacun se prépare tout de même à faire la fête. Sauf que certains comportements des villageois et la pétarade qui s’ensuit sont de nature à rappeler à la jeune vietnamienne les terribles moments qu’elle a passés dans son pays d’origine. Et son déracinement ne va pas s’améliorer pour autant car, le jour suivant, elle va vivre un moment d’intense émotion qui va être de nature à mettre en émoi tout le village et qui va marquer le fameux été de l’année 1963.

 

Par phibes, le 24 avril 2012

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Notre avis sur ÉTÉ 63 (L’) #2 – Tome 2

3 ans après la sortie du premier opus, le tandem Bourgne / Voro nous délivre définitivement, sous le couvert de la collection Terres d’origine de chez Vents d’Ouest, la fin de leur diptyque rural.

Reprenant son histoire là où il l’avait laissée, à savoir au moment où le père de Linh et de Jeannot part à la recherche de sa femme vietnamienne, Marc Bourgne (Vell’a, Franck Lincoln, Les Pirates de Barataria…) vient en cet opus nous démontrer les difficultés d’insertion, d’acceptation (par son demi-frère et par son entourage plus lointain) de la petite asiatique dans la communauté villageoise d’Auvergne. L’évocation qui s’ensuit reste dans un concept des plus sensibles, généreux et doucereux. Les évènements qui entourent la petite famille recomposée, à une époque bien spécifique, distille avec une certaine modération un drame sous-jacent, étalé au grand jour habilement par bribes et dans une simplicité confondante et efficace.

On se laisse gagner par les vicissitudes présentes et passées de Linh, dans des élans d’émotions probants. Le jeu de ce petit personnage relève d’une délicatesse bien restituée, au gré de dialogues naturels, pleins de jeunesse, et adaptés aux circonstances historiques et à l’environnement rupestre de la région auvergnate. Il est complété par une panoplie d’autres protagonistes tout aussi spontanés qu’on se plait à appréhender dans leurs agissements, dans leurs réflexions diverses pour certains les plus radicales. Jeannot, quant à lui, et comme on pouvait l’imaginer, se veut convaincant dans son changement progressif d’attitude vis-à-vis de sa demi-sœur.

Voro est toujours aussi habile dans son jeu graphique empli de chaleur. Grâce à sa palette de couleurs pastel et son trait authentique, ce dernier n’a aucune difficulté pour nous immerger dans l’histoire de Linh et de Jeannot. Les ambiances de terroir sont des plus explicites grâce au travail réalisé sur les paysages, la représentation du village de Saint-Roch, sur les véhicules qui campent remarquablement les années 60. De même, les personnages, de par leur bonhomie sympathiquement attirante, portent bien le récit, chacun dans leur spécificité caractérielle.

Une fin d’histoire pleine de rusticité et de sensibilité à porter au crédit d’un duo d’artistes qui a su rester dans un cadre authentiquement concluant.

 

Par Phibes, le 24 avril 2012

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