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ESSENTIAL DOCTOR STRANGE #1 – Essential Doctor Strange

ESSENTIAL DOCTOR STRANGE
Essential Doctor Strange

Stephen Strange est un chirurgien mondialement réputé, très vaniteux et obsédé par l’argent. Jusqu’au jour ou, à la suite d’un accident , il ne peut désormais plus exercer son métier, sombrant ainsi dans l’alcoolisme et la misère. Décidé à trouver une solution il entend parler du mystérieux "ancien" qui, semble t il, peut guérir tout les maux ! Ce dernier lui propose alors de devenir son disciple afin de progressivement atteindre le stade de "magicien suprème".
Le Doctor Strange se lance ainsi dans la carrière de justicier sorcier afin de combattre les forces maléfiques du Baron Mordo, de Dormammu, de Nightmare… Devant souvent lutter pour que notre monde puisse garder son équilibre.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Notre avis sur ESSENTIAL DOCTOR STRANGE #1 – Essential Doctor Strange

Cet énorme tome de près de 600 pages reprend les épisodes de Doctor Strange parus dans les Strange Tales 110, 111, 114 à 168 (entre 1964 et 1968)
C’est une fantastique occasion de lire enfin ces premiers épisodes qui ont fait la légende de ce personnage dans l’univers Marvel. Certes c’est assez naif, très basique et les notions de magie se bornent à une longue énumération de noms tous plus tordus les uns que les autres, malgré tout, les planches de Steve Ditko (co-créateur aussi de Spiderman) sont incroyables, aux limites du psychédélisme (nombre de groupes des années 70 ont avoué leur admiration pour cet artiste et son travail sur cette série), alliant un petit côté rétro assez désuet, on y trouve aussi quelques merveilleuses planches.
La reprise par Bill Everett (créateur de Namor dans les années 40 entre autre) plonge le personnage dans un univers graphique plus lisse, mais tout aussi déjanté. Personnellement, même si j’adore le style de Ditko, j’avoue que j’ai beaucoup aimé le travail d’Everett, c’est un peu inexpressif mais c’est très beau.
Marie Severin propose un trait plus sal mais bien plus expressif, ce qui renforce l’ambiance un peu poussée des comics de l’époque, cela fonctionne très bien et on retrouve ce souffle épique propre a d’autres créateurs comme Kirby ou Buscema par exemple. Quand Herb Trimpe reprend l’encrage il poli quelque peu le style de severin mais lui rajoute une dimension bien plus esthétique qui donne un résultat vraiment magnifique.
Je suis moins enthousiasmé par le travail de Dan Adkins, non qu’il soit superbe mais c’est froid et trop classique pour cette série qui demande bien plus de "délire" graphique, d’autant que cette histoire de machine etc. ne me plait pas forcément, trop cartésienne certainement.

Il n’empêche que c’est aussi l’occasion de voir l’évolution d’un personnage au travers de son époque. Tout d’abord jeune magicien humble et disciple il redevient assez vite sur de lui allant jusqu’à faire preuve de vantardise pour affirmer sa supériorité. Les histoires de Stan Lee restent assez dans un cadre très mystique, loin de la réalité, les adversaires de Strange sont tous des tyran avides de domination, tandis que progressivement s’insuffle un esprit plus intimiste avec Dennis O’Neil (notemment avec cette excellente idée qui mène notre héros à se demander comment il pourrait gagner de l’argent pour payer son loyer et empêcher les huissiers de prendre son "antre", effort vite écarté par Roy Thomas qui amène le personnage à simplement faire apparaître de l’argent "par magie !" !!!) puis plus aventureux avec  Thomas et Lawrence.
Doctor Strange n’est très vite plus le jeune magicien de ses débuts, ni même le disciple qui apprend mais véritablement un sorcier hors pair qui n’hésite pas à narguer ses adversaires, à les menacer. Bien que fondamentalement ancré dans une pure tradition manichéenne ce héros affirme une force de caractère bien souvent à des lieux du commun des autres héros.
Ce qui est dommage c’est que pour la plupart du temps (à part un vague combat contre Loki) il est exclu de l’univers traditionnel des personnages Marvel (Ce qui sera vite réglé d’ailleurs avec la création entre autre des Defenders), ça n’a aucune importance en soit, mais pour un héros aussi puissant il peut être important de mieux le resituer par rapport aux autres !

En tout cas, un Essential remarquable, en noir et blanc, en anglais, mais indispensable…

Par FredGri, le 18 août 2005

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