L'essence de la vie

Comme tous les autres enfants du monde, Li Zhi Hei n’a pas manqué de se poser des questions un peu plus métaphysiques que d’autres. Du genre "Pourquoi vivons-nous ?", question qui a appelé une réponse paternelle des plus philosophiques : "Il te faudra chercher la réponse toi-même" !

Li Zhi Hei n’est sans doute pas parti aussitôt sur les chemins de son immense pays en quête de la réponse, des réponses. Mais assurément, il a gardé dans un coin de sa tête sa question avec tout ce qu’elle avait de naturel, de naïf, d’enfantin. Devenu grand – artiste, qui plus est – il nous offre aujourd’hui un aperçu de ses réflexions, de sa quête et des rencontres qui en ont découlé…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur L’essence de la vie

L’essence de la vie est une œuvre originale abordant avec un graphique moderne un sujet philosophique alors que le format carré dans lequel elle est conçue, rappelant le lian huan hua chinois, impose avant tout à l’esprit l’idée de représentations d’estampes traditionnelles.

Et oui, le graphique est moderne, là. Il est même carrément fait à l’aide d’outils informatiques, l’auteur Li Zhi Hei n’ayant pas essayé d’ailleurs pas de lisser ses traits rendus "escaliers" par le jeu des pixels qui composent ses réalisations. Le résultat fait parfois penser à des dessins enfantins, mais quoi de plus naturel puisqu’il est question de mettre en images des réflexions d’enfant !

Il y a de bonnes idées dans cette quête. Parmi elles la personnification des différentes facettes du caractère du héros, par exemple ; ce qui est très parlant pour le jeune lectorat, ce qui fait très "conte pour enfant". Pourtant, on jugera qu’il y a déséquilibre entre les dessins, le discours et la manière de le présenter. Pas exactement une BD en cela que trop rarement une action est décomposée sur plusieurs vignettes et en cela que la pagination ne fait jamais apparaître deux dessins successifs sur une même double-page, L’essence de la vie est alors plutôt un "livre à textes" illustré. Cette remarque faite, on observera que ces textes sont parfois assez compacts et pensés (c’est logique) par un adulte. Ce qui fait que le résultat n’est peut-être pas complètement à la portée des enfants qu’on aurait pu croire être la cible première de cette œuvre. Et il n’est peut-être pas non plus complètement en phase avec ce qu’un adulte pourrait attendre de ce genre de voyage initiatique. (A moins que cette gêne ne réside dans la différence de cultures entre l’Europe et la Chine ? Probablement en partie…)

L’expérience est, au-delà de ce débat, intéressante. Elle est à accueillir comme un exercice de style proposé par un (jeune) artiste chinois qui, dans son sillage, verra sans doute le suivre tout un ensemble d’artistes désireux de s’exprimer dans le même format. Selon le sujet ou le style narratif, on sera peut-être plus à même d’apprécier l’une ou l’autre de leurs réalisations…

L’essence de la vie dont c’est là la première parution européenne inaugure en outre la nouvelle collection Carré d’Art des éditions Xiao Pan. Même si ce titre en particulier n’est pas complètement convaincant, le format et l’esprit de cette collection appellent à être curieux des prochaines parutions qui l’étofferont !
 

Par Sylvestre, le 26 mai 2009

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