EQUATOR
Katale

Après plusieurs années, Dereck retourne contre son gré à Katane, dans la plantation de son père adoptif. Il y retrouve Laure et Késina mais aussi, bien sûr, le maître des lieux : le gouverneur. Celui-ci, rongé par le cancer, sait ses jours comptés. C’est pour cela qu’il a voulu les rassembler, afin de leur parler succession…
 

Par sylvestre, le 7 mai 2010

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Notre avis sur EQUATOR #2 – Katale

Ce tome 2 est paru aux éditions Le Lombard en même temps que la réédition du T1 alors que celui-ci était sorti au départ aux éditions Alpen Publishers. On y retrouve Dereck, à propos duquel on en apprendra un peu plus sans pour autant qu’on perce tous ses mystères : en aventurier taillé pour faire rêver le lecteur, il garde en effet pour lui (et ses auteurs ?) les détails de sa biographie, cultivant ainsi des "zones floues" qui pourraient sonner comme autant de sources de futures intrigues !

Véritablement raccroché au tome 1 que par son personnage principal et par les décors africains (Caro joue en effet cette fois un rôle très secondaire, voire anecdotique), ce second opus de la série est assez différent du premier sur le fond. Il prend des airs plus "affaires de familles" et, sous couvert d’action, réserve un beau message final.

Ce changement sur le fond est sans doute à mettre en partie à l’actif de Stephen Desberg. On apprend en effet en page de titre que c’est d’après un scénario écrit par lui que Dany a construit cette bande dessinée. On se fera alors la remarque, à propos du nom Stany Gouverneur qu’on avait rencontré dans le tome 1 que ce nom "Stany" fait penser à une contraction entre "Stephen" (Desberg) et "Dany", les deux co-auteurs. Ce qui pourrait donc éventuellement laisser penser, si ce n’est pas qu’une simple coïncidence, que Desberg était déjà plus ou moins concerné par la réalisation du tome 1… Maintenant, là n’est pas la question, hein, c’est juste une observation !

Autre observation, maintenant, à propos du style graphique qui fait que les représentations des personnages se présentent comme un art à mi-chemin entre le semi-réalisme et la caricature. On observe que les personnages de race noire voient leurs lèvres (par exemple) dessinées très grosses et on se dit alors que quelqu’un qui aurait voulu se moquer d’eux les aurait dessinés comme cela. Cela peut donc générer un petit malaise lors de la lecture, un petit malaise qui nous renvoie par exemple à différents procès faits à Tintin au Congo, mais on sait d’une part que Dany sait aussi faire des lèvres très pulpeuses aux blanches qu’il dessine (!!!) et d’autre part, la question d’un quelconque racisme ne se pose même pas : l’histoire et sa chute de ce tome 2 de la série Equator sont d’ailleurs là pour le prouver !

On a apprécié plein de bonnes choses dans Caro et Katale (ce T2 est soit dit en passant paru également en noir et blanc aux éditions BD Must). Intikam, le tome 3 annoncé, était donc très attendu. Malheureusement, c’est une suite qui n’aura pas vu le jour : Dereck est un héros qui s’en sera allé discrètement… En vrai héros, quoi.
 

Par Sylvestre, le 7 mai 2010

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