ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L')
Royal Society

En 1660, le franc-maçon Robert Moray est de retour à Londres, avec le roi Charles II Stuart. A ses côtés, il va s’atteler à créer une société savante et scientifique, la Royal Society.

Par v-degache, le 12 avril 2021

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Notre avis sur ÉPOPÉE DE LA FRANC-MAÇONNERIE (L’) #4 – Royal Society

Le Tome 3 de L’épopée de la franc-maçonnerie s’achevait avec la mort de William Shaw, laissant son disciple Mungo Moray orphelin, alors que Jacques VI d’Ecosse était couronné roi d’Angleterre. Ce 4ème tome, d’une série dont les volumes se lisent, rappelons-le, indépendamment les uns des autres, reprend avec le fils de Mungo, Robert Moray.
Le pouvoir du Stuart Charles II vient alors, en 1660, d’être restauré, lui permettant de rentrer de son exil, après la parenthèse Cromwell. Moray, reçu maçon par des membres de la loge Mary’s Chapel en 1641, va devenir un proche du Roi. Ce 4ème tome commence par poser le drame qui le touche personnellement, avec le décès de sa femme en couche, ainsi que de sa fille qui vient de naître, avant son exil pour les Provinces-Unies, puis pour la France.
Sa vie aux côtés du Roi sera par la suite synonyme d’engagement pour la diffusion des savoirs, avec la création de la Royal Society en 1660, sur le modèle de l’Académie française fondée par Richelieu en 1635, dont Robert était devenu un proche.

Lz scénario nous transporte dans une Europe où se créent ces communautés de savants, d’artistes, d’hommes de lettres, qui vont peu à peu s’ériger en autorité morale, posant règles et normes des disciplines représentées (Louis XIV mettra en place une Académie Royale des Sciences quelques années plus tard en 1666). Royal Sociéty délaisse queque peu l’histoire et les fondations de la franc-maçonnerie pour s’attacher à cette diffusion des connaissances en Europe. Celle-ci est bien sûr présente, Moray développant une loge au sein de la Royal Society, mais si les deux idéaux sont liés, et laissent de côté la religion, l’amour de Robert pour les sciences prime.
La supposée appartenance de Charles II Stuart à une loge est aussi abordée par la BD, le choix est ici fait de le présenter comme en faisant partie. Le tout est saupoudré habilement par les luttes politiques et géopolitiques qui jalonnent l’entreprise de Moray et l’histoire de l’Angleterre, que ce soit la rivalité navale et commerciale avec les Provinces-Unies, ou la répression exercée contre les partisans de Cromwell (même morts !). Les efforts, voués constamment à l’échec, d’espions hollandais pour éliminer Moray, rythment la narration, y apportant aussi une touche humoristique réussie !

Après D. Falque, O. Pâques et V. Wagner, c’est au tour de Pierre Wachs de se coller au dessin pour ce 4ème tome. Celui-ci s’est déjà frotté à la franc-maçonnerie avec la série et ses dérivés du Triangle secret. Il en résulte un dessin classique et agréable, restituant bien cette société britannique empreinte de science. Le personnage de Robert Moray, dont aucune représentation picturale ne nous est parvenue, est particulièrement réussi, à la fois brillant, passionné et tourmenté.

Ce nouveau tome parvient une nouvelle fois à réussir le mix entre histoire et apport purement fictionnel. Le dossier final apporte, comme sur les autres volumes, précisions et renseignements sur le contexte historique de l’Angleterre et l’histoire de la franc-maçonnerie.
Au siècle où se construisent les premières ébauches de communautés savantes et scientifiques, en lien parfois avec le développement des loges maçonniques, le tome 3 de L’épopée de la franc-maçonnerie développe, grâce à Pierre Boisserie, un scénario intelligent et rythmé autour du personnage de Robert Moray, joliment mis en valeur par le dessin vivant et expressif de Pierre Wachs.

Par V. DEGACHE, le 12 avril 2021

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