EPIPHANIA
Volume 1

Depuis quelques temps David fait le même rêve, sa femme accouche d’un monstre… Pour palier cette obsession, ils décident de participer à un camp de réflexion sur les couples qui traversent des crises de ce genre ! Mais soudain, un tsunami vient ensevelir le camps, ne laissant que deux survivants… David a perdu sa femme, il doit dorénavant apprendre à vivre seul… Mais la catastrophe n’a pas seulement marqué le monde, elle a aussi fait apparaitre d’étranges petits monticules, un peu partout. En fait il s’agit d’enfants qui naissent sous la terre, qu’il faut ensuite extraire délicatement pour leur permettre de grandir ensuite. David adopte ainsi le petit Kojika qui va devenir son fils.
Mais progressivement, le petit "garçon" (que les scientifiques appellent un "Epiphanien") souffre du sentiment de rejet qui s’impose à lui. Autour de lui, les gens n’acceptent pas ces "monstres" qui les dérangent. Des groupes se montent et attaquent les gamins dans leur maison. David décide de fuir avec Koji… !

Par fredgri, le 12 septembre 2017

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Notre avis sur EPIPHANIA #1 – Volume 1

Premier album de Ludovic Debeurme chez Casterman !
Pour l’occasion, il décide de mettre en scène dans cette fable moderne l’être humain face à ses différences, à ses paradoxes.

Le propos peut apparaitre, au premier abord, assez convenu, mais en ancrant son récit dans un cadre fantastique, en glissant cette histoire d’enfants de la nature, Debeurme intrigue et laisse deviner que cela va plus loin que cette simple idée du rejet des "monstres".

Toutefois, la fluidité de l’écriture, la beauté du graphisme, entrainent la lecture d’un bout à l’autre dans cet étrange voyage à la rencontre du jeune Koji et de son père David qui se tient là pour le protéger, coute que coute !

On sent donc bien qu’il y a autre chose, Debeurme glisse deçi delà des éléments qui sèment le doute. On n’a pas toutes les réponses. Mais on voit poindre le reflet de l’actualité, cette xénophobie galopante qui pousse les hommes à s’attaquer à ce qu’ils ne comprennent pas, à se réfugier dans une agressivité décérébrée, sans âme, qu’il s’agisse de ces groupuscules cagoulés, de cette administration excluante ou même de ces épiphaniens qui reproduisent les mêmes schémas stigmatisants de ceux qui les pointent du doigt… La communication se tarie, scindent les individus, il ne reste plus qu’à fuir pour ne pas être rattrapé !

Je découvre avec cet album le travail de Ludovic Debeurme et je dois bien dire que je suis très réceptif à la très grande finesse de ces portraits. Un regard acéré qui pointe très intelligemment cette déchéance dans laquelle nous glissons petit à petit, tel ce tsunami qui vient sonner l’alarme !
J’attends néanmoins la suite pour reprendre cette lecture au début et voir quel sera le destin de David et Koji !

Une belle rencontre, très conseillée !

Par FredGri, le 12 septembre 2017

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