ÉPÉE DE FEU (L')
La malédiction de Garlath

En 1848, Terreg Halon, chef d’une bande de contrebandiers de Dinan, a rendez-vous avec son commanditaire Caradec. Véritable tête brûlée, prenant des risques considérables depuis que son frère est mort, le fraudeur ne fait pas l’unanimité au sein de son groupe et va au devant de gros ennuis car un piège fomenté par le Commissaire Seignard est en train de se refermer sur lui. Ignorant ce traquenard, Terreg poursuit ses pérégrinations jusqu’au soir d’une livraison de marchandises sur la grève océane. En ces lieux battus par les flots en colère, il découvre une ancienne galère échouée hantée par le spectre d’une femme, morte depuis plus de quatre-vingt dix ans. Cette dernière se nomme Lifelde et profite de ce contact inespéré pour obtenir une aide afin d’échapper à l’emprise de son ancien maître Garlath.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ÉPÉE DE FEU (L’) #1 – La malédiction de Garlath

"L’Epée de feu" est une nouvelle série qui vient agrémenter la longue liste des titres qui composent la collection Soleil Celtic. Produite, d’une part, par Sylvain Cordurié, auteur en très grande forme pour avoir à son actif de superbes séries multi genres telles "Acriborea" (science-fiction), "Salem la Noire" (fantasy), "Le céleste noir" (fantastique)…, et d’autre part, le jeune dessinateur Drazen Kovacevic ("La meute de l’enfer" T3, "La roue"), cette aventure promet une immersion dans une dimension spectrale bien prenante.

Pour ce faire, Sylvain Cordurié peut se targuer d’avoir créé des personnages atypiques. Tout d’abord, on trouvera d’un côté de la balance, Terreg Halon, contrebandier de par ses activités frauduleuses, individu quelque peu désabusé de la vie, enclin à mettre à péril ses complices dans des opérations dangereuses. Ce dernier se retrouve associé, par nécessité, au fantôme d’une belle femme, Lifelde, qui prévoit pour son porteur une destinée rebondissante. De l’autre côté, l’on recensera Seignard, le commissaire de police parisien déterminé à stopper Terreg et enfin, Garlath le sorcier qui n’est autre que le pendant et maître de Lifelde.

La sauce à laquelle sont associés ces protagonistes, de par l’intégration de cet album à la collection Celtic, fleure plaisamment le fantastique et nous repaît de ses épaisses volutes noires dont Garlath et Seignard sont à l’origine. Bien que l’idée générale ne bouleverse pas les productions de même genre, elle a l’avantage de nous entraîner dans des péripéties bretonnes dynamiques, auréolées d’histoire (sous le règne de Napooléon III) qui prennent le temps de camper, et les personnages, et leur environnement. L’ambiance de possession et de lutte entre entités sorcières donne corps à des rebondissements oniriques bien probants et apporte la part de mystère dont le lecteur est friand.

Au niveau du dessin, on pourra apprécier grandement le travail de Drazen Kovacevic qui, sans être très original, a le mérite d’être magnifiquement réalisé. L’on conviendra que son ensemble pictural est convaincant, que les proportions sont bien gardées, les perspectives excellemment restituées et les personnages d’un charisme explicite. A cet égard, la colorisation d’Olivier Héban complète superbement les ambiances du dessinateur et donne à cet ensemble une qualité non négligeable.

Une nouvelle saga, remarquable sous tout rapport, est née, pleine de mystère, dans laquelle des forces d’une dimension fantastique sont prêtes à s’affronter par humain interposé. Attention toutefois de taire le nom de Lifelde, autrement il vous en cuira !
 

Par Phibes, le 10 juin 2009

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