L'envers des nuages

 
Elle était reporter de guerre jusqu’à ce que son compagnon, reporter également, meure en Afghanistan dans ses bras. Florence Akerman n’a pas pour autant délaissé son appareil photo ni son goût pour les missions dans des coins dangereux mais a choisi désormais de témoigner du travail du CICR.

Le pays d’Afrique où elle va être accueillie par une équipe de la Croix Rouge est en proie à une guérilla. Des rebelles y défient le gouvernement en place et n’hésitent pas à enrôler des enfants et à en faire de sanguinaires soldats à leur solde.

Un jour qu’elle visite un camp où le CICR agit pour rassembler des familles que la guerre a séparées, une horde d’enfants tueurs surgit…
 

Par sylvestre, le 23 juillet 2018

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Notre avis sur L’envers des nuages

 
A différents endroits dans le monde et depuis toujours, l’enrôlement d’enfants soldats a existé dans les stratégies de combat menées par les moins scrupuleux. Orphelins recueillis ou orphelins tout juste "promus" parce qu’on vient de tuer leurs parents, ces enfants victimes sont déboussolés et se retrouvent à la merci de "grands frères" qui n’hésitent pas à les brusquer, à les humilier ou à les droguer pour leur ôter tout libre-arbitre et pour que tuer ne soit plus ensuite qu’une banale action dont ils finissent par être persuadés qu’elle est bonne.

Cette bande dessinée est une fiction mais elle s’appuie sur des faits réels et place justement son contexte dans un pays où cette "pratique" a cours. C’est l’occasion de porter ces faits à notre connaissance bien que de nombreux livres existent déjà sur le sujet. C’est l’occasion aussi de rendre hommage aux membres du CICR qui sont sur le terrain et qui agissent parfois au péril de leur vie pour êrte messagers de paix. Le CICR est d’ailleurs partenaire de cette bande dessinée et un cahier supplémentaire en fin d’ouvrage vient apporter un éclairage sur leur histoire et sur leur mission.

Le récit est ensuite assez convenu, assez prévisible. Des séquences nous sont proposées "côté enfants soldats" où l’on fait la connaissance du jeune Samy qui ne veut absolument pas participer aux massacres auxquels ses lâches supérieurs lui demandent, comme à plein d’autres, de prendre part quand d’autres séquences accompagnent Florence la photographe. Bien évidemment, les deux histoires vont se croiser, ce qui donnera plus de relief qu’il n’en a aurait eu au scénario s’il s’en était tenu à de simples observations. Ce qui permettra aussi de faire triompher l’espoir dans un contexte où malheureusement, le travail d’aide au retour à la vie normale de gamins traumatisés est loin d’être évident.

Cette bande dessinée L’envers des nuages est un one-shot. On l’achètera pour l’histoire qu’elle nous propose mais aussi dans une démarche de reconnaissance et d’aide aux actions du CICR. Les conflits détruisent énormément d’enfants qui même s’ils deviennent des tueurs restent avant tout des victimes innocentes et manipulées. Heureusement que des gens donnent de leur temps pour qu’au milieu des barbaries germent des graines d’entraide et d’espoir.
 

Par Sylvestre, le 23 juillet 2018

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