Entre ici et ailleurs

 
Coralie vient de se faire larguer et elle se serait sûrement laisser aller "grave" s’il n’y avait pas eu autour d’elle son frère, des amis et des collègues pour lui faire garder les pieds sur terre… Ce nouveau départ est pour elle l’occasion de se lancer de nouveaux défis, et suite à un pari un peu con avec son frère, la jeune femme décide de s’inscrire à un cours de capoeira. Elle y rencontrera de nouvelles personnes, ce qui la conduira à ressortir un peu plus et à se faire de nouveaux amis, parfois très différents les uns des autres. De nouveaux petits copains, aussi…

Coralie est franco-laotienne. Avec l’âge, elle s’interroge de plus en plus sur ses racines, sur l’impact que peuvent avoir ses origines sur sa vie et sur ses rapports aux autres. Sa rencontre avec un alter ego franco-algérien lui permettra d’avancer dans la réflexion, de mieux se connaître, de devenir la nouvelle Coralie qu’elle cherchait sans doute à être depuis longtemps…
 

Par sylvestre, le 6 avril 2016

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Notre avis sur Entre ici et ailleurs

 
Avec son talent de conteur d’histoires de la vie de tous les jours, Vanyda nous invite à la renaissance d’une jeune femme en pleine réflexion : Coralie, qui partage avec elle sûrement un peu plus que seulement des racines franco-laotiennes.

Le dosage est bien fait entre la profondeur de questions existentielles qui sont posées et la légèreté de la spontanéité que l’on peut afficher lorsqu’on est (encore) jeune et libre. La chronique "entre deux âges" que l’auteur nous livre ne s’alourdit donc pas d’un côté ou de l’autre et l’on suit avec d’autant plus de facilité le personnage principal dans sa vie après qu’elle s’est faite larguée : on est témoins de ses moments de doute, de laisser aller ou de déprime mais on assiste aussi à ses regains d’initiative et de confiance. A ses erreurs et à ses convictions. Et à ce besoin qu’elle a de donner toute sa place à ses origines dans sa vie quotidienne, dans ses rapports aux autres, dans ses projets…

Comme c’est le cas la plupart du temps dans les bandes dessinées de Vanyda, il n’y a pas d’action à proprement parler. Tout est plein d’humanité, à hauteur d’homme, et tout se fait au rythme du temps qui passe. Les situations sonnent juste et les dialogues aussi. On est dans le feuilleton de la vie, et comme la lecture s’étale sur près de 180 pages, on a bien le temps de s’imprégner de l’univers dans lequel on est entré.

Le style de Vanyda n’a presque pas varié. La "mise en couleurs" (si l’on peut dire, car Entre ici et ailleurs est en noir et blanc !) a par contre changé par rapport à ses premiers albums. Je vous avoue que pour ma part, je préférais les remplissages de ses premiers titres même s’ils faisaient plus "plats" ou le choix qu’elle avait fait pour Un petit goût de noisette, plus proche, où quelques couleurs faisaient leur effet quand là, tout paraît plus gris, triste, voire parfois un peu sale…

Entre ici et ailleurs s’inscrit en tout cas dans la suite logique de l’œuvre de Vanyda, avec un propos toujours mûr, une observation toujours bienveillante et un graphisme changeant parfois mais qu’on retrouve toujours avec plaisir.
 

Par Sylvestre, le 6 avril 2016

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