L'Enfer

L’Enfer est un recueil de nouvelles parues dans les revues Manga Time hebdomadaire, Playboy, Youg Comic supplémentaire, Comic Magazine, Ax et Manga Goroku.

L’Enfer (1971)
Course requiem (1973)
Hôtel du métro (1975)
Une ville dans le creux de la main (1973)
La Rivière sanglante (1973)
Une fille dans la poche (1973)
La Nouvelle fiancée (2003)
Envie de gourmandise (1979)
Le Théâtre de la vie (1974)
Les Cadeaux de l’amour (1973)
Le Mari de la sirène (1978)
Journal de guerre d’une prostituée (1973)
La Ville assoifée (1975)

Par melville, le 3 décembre 2011

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Notre avis sur L’Enfer

Avec ce recueil de nouvelles, Yoshihiro Tatsumi nous embarque au cœur de l’enfer, et notamment de l’enfer du sexe où plus précisément celui des frustrations qu’il peut générer et dans lequel il enferme ses victimes. Amants, prostitués hommes ou femmes ou bien pervers lubriques, ils sont rongés de l’intérieur par des pulsions que la société, dans sa folle schizophrénie, attise et réprime à la foi. En cela Tatsumi explore la sexualité de ses personnages au travers du prisme freudien, mais ce dernier ne prend jamais le dessus sur l’histoire. Si dans le gekiga (cf. Une vie dans les marges – Yoshihiro Tatsumi, Cornélius – pour la définition du terme) l’auteur aborde par essence son histoire sous l’angle de la psychologie et du réalisme, ils sont toujours au service de la fiction. L’impact du cinéma « classique » hollywoodien des années 50-60 n’est pas étranger à cette volonté comme on peut le lire dans l’autobiographie de l’auteur (cf. titre cité précédemment).

Dans chacune de ses nouvelles Tatsumi met en scène des individus en marge de la société dans laquelle ils vivent ou survivent. Il porte en image leur destin. Avec un lyrisme sombre et absolu, il sublime dans l’horreur le morbide et le cauchemardesque comme pour faire un pied de nez à son propre destin (cf. le titre de son autobiographie : Une vie dans les marge). Le souffle des ses récits passe avant tout par le dessin ou plutôt par la mise en scène de ses dessins. L’auteur opte pour des cadres et des plans aux accents cinématographiques forts qui offrent à son propos un espace où il peut pleinement s’exprimer et ainsi trouver une résonance avec les émotions qu’il suscite chez le lecteur.

Cruel, profondément désenchanté, ce recueil de Yoshihiro Tatsumi porte bien son nom. Une lecture incontournable pour ceux qui souhaitent aborder le manga d’une manière différente de ce qui inonde les librairies.

Par melville, le 3 décembre 2011

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