EN SAUTANT DANS LE VIDE
Quand tout s'écroule

Alors qu’Hector a disparu envoyé on ne sait où, son petit frère Raul surmonte avec bonheur son handicap sous les conseils chaleureux de son nouveau bienfaiteur, le terrible Yvan. Edu, quant à lui, voit, pour son plus grand plaisir, ses parents se réconcilier. De plus, ses relations avec Luna semblent s’être mises au beau malgré une jalousie latente envers Monica. Malheureusement, cette euphorie qui n’est que passagère masque une menace des plus cruelles fomentée par le maléfique "diable" et son piètre trio d’associés qui visent Yvan et son entourage.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur EN SAUTANT DANS LE VIDE #4 – Quand tout s’écroule

Encore une fois, Man fait la part des choses. L’amitié d’un trio dont il était l’évocateur dans "Le premier pas" s’effiloche au fil des albums au point de se transformer en une tragédie la plus vile. Oui, en cet album, l’auteur a tendance à donner un coup de pied dans la fourmilière des sentiments pour en faire émerger la partie la plus noire. Et ce sont Yvan (que l’on peut voir en arrière-plan sur le premier de couverture) et le diable qui en assurent la maîtrise. L’un s’est enfermé dans une jalousie maladive et haineuse à l’encontre d’un ancien de sa bande, Hector, et l’autre est un tueur fou patenté accro de sauvagerie extrême.

Bien sûr, cet opus n’est pas sombre à 100% et laisse filtrer quelques zones d’espoir. Edu en est le catalyseur mais semble bien petit par rapport à ce qui se trame. De fait, Man a la mainmise sur son récit et lui fait subir des circonvolutions violentes et dramatiques. A cet égard, force est de constater que cet auteur nous assure des moments d’intenses émotions, tels, pour certains, de véritables électrochocs à la limite du sadisme et de la folie meurtrière. En témoin passif, on se laisse surprendre par ces tournures tragiques en se demandant ce qu’il va bien sortir de ce maelström effrayant.

Les dessins "manganisés" de Man dispensent une énergie picturale extraordinaire qui n’a rien à envier aux productions japonaises du même genre. La puissance des expressions qu’il imprègne à ses personnages et des actes qui leur fait exécuter, est concluante et nous soumet, grâce à une colorisation assez froide et bien à propos, à une vision imparable et dégradante de la société moderne. Les gros plans qu’il égraine au gré des planches sont extraordinairement explicites et dispensent allègrement toute forme de dialogue.

Avant-dernier opus de la saga, cet épisode au titre évocateur est une suite sombre des péripéties éclatées de Luna, Edu et Raul et réserve bien des surprises quant à sa radicalité outrageante.
 

Par Phibes, le 14 juin 2009

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