Emmanuelle

Emmanuelle est une jeune femme de 19 ans, elle vient de se marier à Jean, un bourgeois expatrié qu’elle rejoint rapidement. Sur le trajet en avion, elle s’offre à deux hommes qu’elle ne connait pas, ce qui lui ouvre l’esprit à mille et une expériences. Elle s’offre alors à ses amants et amantes dans la douce langueur de l’Orient. Elle finit par rencontrer Mario, un bel Italien qui deviendra alors son "professeur de jouissance "…

Par fredgri, le 10 décembre 2009

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Notre avis sur Emmanuelle

Il n’est plus nécessaire de présenter d’une part Emmanuelle, le roman d’Emmanuelle Arsan, mainte et mainte fois adapté à l’écran principalement. Et même si vous n’avez pas vu un de ces films vous connaissez tous plus ou moins ce chef d’oeuvre de la littérature érotique devenu un des plus grands classiques du genre et qui restera en mémoire grace à cette image de Sylvia Christel, mi-nue, assise dans son célèbre fauteuil en osier… Mais ici, il n’est pas seulement question de ce livre, ni même d’une banale adaptation, non, ici c’est avant tout d’un album de Crepax que l’on parle, un artiste qui a non seulement réussit à se réapproprier l’univers de cette belle jeune fille, mais en plus lui a rajouté une sensualité très graphique.
Car, c’est avant tout sur ce point que cet album est remarquable, Crepax joue sur le rythme dans la page, les regards qui se croisent dans des petites cases en très gros plan, des corps qui se tordent sous le plaisir, des bulles de dialogue qui glissent sur les courbes lascives, un découpage très fin, très sensible qui permet vraiment d’extrapoler la thématique de cette histoire. D’ailleurs on se demande même si c’est l’histoire qui intéresse le plus l’auteur, tant il passe rapidement sur les scènes de dialogue pour se concentrer sur les moments plus intimes, sans tomber dans le gros déballage racoleur. Ici on est en pleine danse des sens.
Et c’est d’ailleurs ce que je trouve le plus curieux dans ces planches. Les femmes de Crepax ne sont pas particulièrement belles, leur regard sont mous et inexpressifs, les hommes ne sont que des figures qui se répètent, pratiquement deshumanisées, et pourtant il arrive, grace à une mise en scène assez astucieuse, avec un jeu sur les textures, à rendre tout ces "acteurs" débordant de tension érotique. Sous son trait, cette femme libérée, qui explore, qui découvre, qui s’ébat, brise les conventions et les limites de sa propre féminité.
Donc, l’Emmanuelle de Crepax n’est plus seulement l’adaptation d’un classique mais devient un des plus grand classiques de la Bande Dessinée érotique, une référence en soi…
Pour public averti, malgré tout !

Par FredGri, le 10 décembre 2009

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