Emma G. Wildford

Emma G. Wildford attend, depuis quatorze mois, des nouvelles de son fiancé, Roald Hodges – membre de la National Geographic Society – qui a embarqué pour la Norvège. Elle refuse d’envisager qu’il a pu périr, et c’est la raison pour laquelle elle n’ouvre pas cette lettre qu’il lui a laissé avant de partir. Elle décide alors, contre toute attente, de tout quitter – sa vie, son confort, l’Angleterre – pour se rendre en Laponie, sur les traces de Roald. Une véritable quête personnelle qui va l’amener à se redécouvrir complètement…

Par fredgri, le 13 décembre 2017

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Notre avis sur Emma G. Wildford

Emma est jeune, encore enthousiasmée par la vie et les poèmes qu’elle retranscrit imperturbablement sur son carnet. Son fiancé est parti il y a plus d’un an, ils devaient se marier à ses vingt ans. Elle a attendu patiemment, mais ne supporte plus de n’avoir aucune nouvelle. Jeune femme anti conventionnelle, Emma décide donc de partir voir sur place ce qu’il est advenu de Roald !

Il faut préciser que Zidrou et Edith installent dès les premières pages des ambiances lentes et posées, aucun stress. Emma évolue dans une société ou, même si elle reste une femme, même si les conventions demeurent majoritairement machistes, elle a néanmoins une place et son mot à dire. Sa rébellion reste assez passive et nonchalante, même au moment ou elle annonce son départ pour la Laponie à sa famille.
Aucune violence, aucun féminisme passionné revendiqué, tout est tranquillement mené d’un bout à l’autre, à l’exemple des premières pages.
Et je trouve justement que globalement ça manque un peu de passion cette histoire. C’est très efficacement mené par Zidrou qui privilégie l’atmosphère au fond, mais qui peine à donner du vrai relief à son héroïne, pleine de charisme pourtant.
On a du début à la fin le sentiment de suivre une jeune fille qui n’en fait qu’à sa tête, mais à qui personne ne s’oppose véritablement… Même les vieux ronchons de la National Geographic Society n’émettent qu’un vague geste en voyant une jeune femme s’introduire dans leur si précieux cercle, ou lorsqu’elle décide de partir… Et que dire de son père qui baisse la tête dans un cri sans effet…

Alors les planches d’Edith sont pourtant magnifiques, elle pose les éléments avec beaucoup de subtilité, jouant sur les regards, sur une mise en scène très inspirée qui convient parfaitement au rythme de l’intrigue. Et c’est certainement la qualité de ce regard plein de finesse qui arrive à transcender le scénario de Zidrou, nous plongeant dans une sorte de lente quête intérieure ou la jeune Emma se redécouvre pour mieux renaître.

Mais il faut attendre la seconde moitié de l’album pour réellement ressentir ce petit changement progressif, une fois la jeune fille lancée dans l’aventure, loin de son quotidien à Londres, loin de son confort !

Un album qui reste une belle petite surprise, très agréable pour les yeux ! Avec sa présentation en simili coffret et ces petits bonus incongrus glissés dans es pages. J’avoue j’adore ce genre de petites mises en scène délicieuses qui nous permettent d’avoir un très bel album qui intrigue en le tenant en main !

Par FredGri, le 13 décembre 2017

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