Elle s'appelait Tomoji

 
Tomoji Uchida est née en 1912. C’était sept ans avant que sa mère ne les abandonne brutalement, elle, sa petite sœur et leur demi-frère plus âgé.

Tomoji n’a pas eu la jeunesse et l’adolescence faciles : issue d’une famille de condition très modeste et vivant en milieu rural, la jeune fille a depuis son plus jeune âge aidé les siens aux différents travaux. Sa résignation et ses efforts n’ont cependant jamais entamé sa gentillesse, son altruisme, sa volonté de tout faire au mieux ni sa confiance en l’avenir. Et ce malgré les décès de nombreux siens qu’elle a chéris : son père, sa petite sœur, sa grand-mère…

Tomoji Uchida s’est mariée à 19 ans, en 1932, avec Fumiaki. Ensemble, ils ont fondé le temple Shôjushin. Mais ça, c’est une autre histoire…
 

Par sylvestre, le 3 mai 2015

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Notre avis sur Elle s’appelait Tomoji

 
Elle s’appelait Tomoji pourrait presque s’apparenter à un travail de commande. Cette bande dessinée a en effet été réalisée par Jirô Taniguchi après que les animateurs d’un temple de Tokyo qu’il fréquente avec sa femme lui ont demandé de mettre en images l’histoire de celle qui a fondé ce temple. Le mangaka a alors accepté, mais à la condition qu’il puisse traiter le sujet comme bon lui semble.

Et c’est ainsi qu’en lieu et place d’une biographie "classique" nous déroulant chronologiquement (ou pas) la vie et les actions de Tomoji Uchida, Jirô Taniguchi a préféré se focaliser sur la période ayant précédé cette fameuse fondation du temple Shôjushin. Il peut ainsi donner l’impression de partir hors sujet par rapport à l’idée que se faisaient sans doute ses commanditaires au départ, mais il dresse au final un portrait original de son personnage principal ; un portrait qui en plus, à n’en pas douter, pointe des événements qui ont forcément marqué la vie et les choix de l’héroïne.

Jirô Taniguchi pose sur l’enfance et sur l’adolescence de cette dernière un regard qui lui permet d’offrir à ses lecteurs ce qu’il fait mieux que beaucoup d’autres auteurs de bandes dessinées : parler de sentiments et du temps qui passe, de drames et de poésie ou encore de joies et de peines avec beaucoup de sensibilité ; et cela grâce à la construction de son récit et à la délicatesse de son trait.

Elle s’appelait Tomoji est une BD parue aux éditions Rue de Sèvres. En noir et blanc, mais avec plus de pages en couleurs que dans d’autres mangas (rapport aux nombres d’épisodes qui ont été publiés les uns après les autres pour que le récit intégral paraisse et qui contenaient chacun quelques pages en couleurs). C’est une fois de plus un bijou que nous a là taillé Jirô Taniguchi. Parions que les habitués du temple Shôjushin de Tokyo ont été ravis de cette approche qu’a choisi l’artiste pour traiter ce sujet qui leur était cher. On ne l’est pas moins qu’eux !
 

Par Sylvestre, le 3 mai 2015

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