Elle ne pleure pas elle chante

La sonnerie du téléphone sort brutalement Laura de son sommeil. C’est sa mère, elle lui apprend la nouvelle. Son père est à l’hôpital, dans le coma. Son père… Cet homme qui l’aimait tant, lui, dont elle a si souvent souhaité la mort, il était là, couché, inoffensif, presque mort.
Pendant que les souvenirs affluent dans sa mémoire, elle roule vers la maison familiale qu’elle a quittée il y a si longtemps. Sa mère, ses frères, le reste de la famille, tout le monde sera là, sauf lui, l’ogre, le mangeur de petites filles.
C’est dans cette ambiance que Laura va, petit à petit, se libérer du poids du passé.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Elle ne pleure pas elle chante

Très jolie expression que cette phrase « Elle ne pleure pas elle chante ! » pour parler des pleurs d’un bébé. Pourtant, derrière cette douceur se dévoile un amour interdit, destructeur, criminel.
Aimer est sans doute la plus belle chose que la vie nous offre à ressentir mais trop aimer peut s’avérer dramatique. Le thème de ce roman graphique porte sur cet amour incestueux qu’ont certains pères avec leur fille. C’est donc d’un sujet très lourd que les auteurs ont choisi de parler et pour cela ils adaptent une histoire crue et directe d’Amélie Sarn.
Dans sa préface de l’album, l’écrivaine remercie les auteurs du travail qu’ils ont réussi à faire et reconnaît qu’elle était inquiète ! Mais tout va bien et c’est réussi.

Le découpage est précis et le récit se déroule assez rapidement, sans ambiguïté. On comprend très tôt de quoi le père et la fille vont parler durant l’échange que dure l’album, pour autant qu’on puisse parler de dialogue. Ici il s’agit plutôt de donner la parole à la victime qui, faisant revivre ses souvenirs en face de son bourreau, va tenter de se libérer des chaînes qui l’empêchent de vivre en fonction d’elle même et non plus en fonction de ce père omniprésent dans tous les pores de sa peau et de son esprit.

Le dessin est superbe. Les traits fragilisent les visages et rendent les personnages très humains. Beaucoup de réalisme donc pour cette œuvre qui dit ce qu’il faut, comme il faut et quand il faut. Même si le sujet ne prête pas à l’humour, on ressort de ce livre, sourire aux lèvres, comme l’héroïne, heureux pour elle qu’elle ait eu le temps de dire !

Par MARIE, le 20 juillet 2006

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