ELFES
Raïken-Kahlaal

Ayant perdu sa compagne Valamen lors de l’invasion des goules, l’elfe bleu Athé’non, fils unique du roi d’Elsémur, s’est abandonné à une errance douloureuse à travers les Terres d’Arran. Sous l’emprise de la kicha, une drogue concoctée par les humains, il vit au jour le jour, s’adonnant pour survivre à de menus larcins. C’est lors de l’un d’eux qu’il se fait coincer. Il est alors envoyé à Kasatell, une cité humaine qui possède sa propre justice.
En manque de kicha, il atteint la forteresse portuaire et se voit mis en cellule. Ils se retrouvent avec toute une kyrielle d’individus de différentes origines dont des culs-verts qui viennent le maltraiter.
C’est alors qu’il reçoit le soutien d’un orc qu’il a déjà croisé auparavant, Killrock. De plus en plus diminué, Athé’non se voit bientôt obligé de de combattre dans une arène immense devant une foule assoiffée de sang. Serait-ce là ces dernières minutes, lui qui avant sa déchéance avait pu, en association avec Valamen, atteindre vaillamment le Raïken-Kalhaal ?

Par phibes, le 20 février 2020

Notre avis sur ELFES #26 – Raïken-Kahlaal

L’elfe bleu Athé’non que nous avons croisé à plusieurs reprises dans cette grande saga (voir tomes 6 – La mission des elfes bleus, 11 – Kastennroc et 16 – Rouge comme la lave), revient une nouvelle fois sur le devant de la scène. Personnage on ne peut plus emblématique, prince de sang, combattant hors pair, ce dernier nous apparaît ici comme l’ombre de lui-même. N’ayant pu se résoudre à faire son deuil après avoir perdu sa dulcinée, nous le retrouvons marqué moralement et physiquement, sous l’emprise d’une drogue appelée kicha qui l’oblige à voler.

Toujours fidèle à l’arc des elfes bleus, Jean-Luc Istin s’associe ici à Nicolas Jarry pour poursuivre l’évocation de la destinée d’Athé’non. A n’en pas douter, cette histoire baigne, outre la démesure, dans une noirceur évidente et se conjugue résolument avec violence et effusions hautement sanguinolentes. Sur ce point, les scénaristes ne manquent pas d’inventivité en mettant leur être mythique au contact des humains, particulièrement avides de jeux barbares. L’on concèdera que cette équipée repose sur les épaules d’Athé’non, tremblantes au départ, et nous laisse présager, en parallèle d’une initiation rituelle, soit une terrible descente aux enfers fatale, soit une renaissance titanesque. La réponse sera à découvrir dans les pages où sont relatés les combats dans l’arène.

Pour les besoins des péripéties liées à l’elfe bleu, les auteurs se sont appliqués à faire intervenir de sacrés gaillards croisés lors d’aventures précédentes (tome 16). Il s’agit des orcs Killrock et Rank qui, pour la deuxième fois, vont venir prêter main forte. Cette association (pourtant atypique par le fait que les culs-verts sont nullement appréciés par les autres ethnies des Terres d’Arran) se veut réellement captivante puisqu’elle donne une puissance supplémentaire aux événements.

Le dessin est lui aussi réalisé à quatre mains. Kiko Duarte assurant l’exécution du storyboard, c’est Giovani Lorusso qui prend le relais pour la finalisation graphique. Le travail est excellent, dynamique à souhait, surabondant quand il le faut et très intense. On restera subjugué par les apparitions titanesques et également par la cruauté des combats, donnant à cet ensemble pictural une puissance imparable.

Un 26ème épisode d’une énergie incroyable et d’une qualité extraordinaire. Un moment de lecture violente qui vous donne le frisson.

Par Phibes, le 20 février 2020

Publicité