ELFES
Ora

Dans la cité humaine de Majinorr, une drogue appelée la kicha provoque une réelle déchéance chez les elfes qui échouent de plus en plus nombreux entre ses murs. Face à ce réel problème, la population espère de la part du gouverneur des mesures radicales. Lors d’un déplacement, ce dernier se voit pris à parti par une horde d’elfes masqués qui, sous les injonctions de leur chef, déciment une grosse partie de la population. Ces exactions se déroulent sous les yeux d’une elfe sylvaine tapie dans le noir. L’empereur Alidyan qui craint de perdre dans quelques années son empire par le fait que les sylvains du nord agrandissent progressivement leur territoire, n’attend plus qu’une étincelle qui pourrait justifier ses intentions d’en découdre avec les elfes. Le monarque voit enfin en la tuerie de Majinorr qu’il a organisé secrètement, l’occasion d’assouvir ses desseins maléfiques. Surtout que côté elfes, la chasseresse ogham Alorënn s’est engagée à rétablir la fierté de son peuple diminuée par la kicha en procédant à la réunification de tous les clans mais les difficultés restent très nombreuses. Dans la guerre qui s’annonce, Ora, fuyant comme une bête traquée, va bientôt, au contact de l’Ancienne, gardienne de la forêt, découvrir son véritable rôle dans ce soulèvement.

Par phibes, le 22 septembre 2022

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Notre avis sur ELFES #32 – Ora

A la faveur de ce nouveau tome, le peuple sylvain se voit à nouveau mis à l’honneur sous le couvert d’une équipée générée par un contentieux latent entre les humains et ces fameux elfes des forêts. Pas moins de trois personnages clés sont appelés à animer cette épopée portée une fois de plus par un Nicolas Jarry particulièrement en forme.

C’est donc sur trois courants distincts que se déroulent les péripéties, courants qui ont le privilège d’être énergisés par des femmes elfes ô combien volontaires dans les actes guerriers à mener. Suivies tout d’abord séparément, ce trio elfique trouve bientôt l’occasion de se retrouver ensemble dans une sorte de sursaut du monde sylvain auquel elles appartiennent face à un adversaire (humain) des plus retors.

L’on concèdera une fois encore que le récit porte ses fruits tout d’abord par cette présence féminine aguerrie efficiente, très prégnante dans ses objectifs les plus divers. Nicolas Jarry a su les doter de caractères forts tout en s’appesantissant sur l’une d’entre elles Ora que l’on connaît déjà pour l’avoir croisée antérieurement. Cet épisode permet à cette dernière de reprendre enfin son destin en main à la suite d’une longue errance fort bien résumée dans l’histoire. De plus, le récit se veut dynamisant par un grand nombre d’actions guerrières qui se joue dans ce volet d’un réel déséquilibre.

Aussi, eu égard à cette émancipation ambiante et à la féérie qui en découle grâce aux oghams, cette première partie d’aventure a l’avantage d’être particulièrement percutante et de fait digne d’intérêt.

Succédant à Gianluca Maconi, Diogo Saito que l’on connaît déjà pour son intervention dans la couleur de plusieurs tomes de la saga en question réalise ici une prestation graphique on ne peut plus bluffante. Certes rehaussé par un travail en couleurs de choix, son trait rigoureux et soigné dénote une recherche réaliste époustouflante que ce soit au niveau de la beauté de ses personnages ou la splendeur de ses espaces aquilonniens. Le détail ne lui fait pas peur et les effets visuels qu’il produit font impression, donnant en cela une représentation du monde elfique remarquablement convaincante.

Une 32ème tome des plus réussis, énergisant à souhait et réalisés par des artistes au potentiel avéré. On a hâte de lire la suite !

Par Phibes, le 22 septembre 2022

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