ELFES
Lea’saa, l’Elfe rouge

Afin de fonder leur nouvelle dynastie d’elfes rouges, Lea’saa et Fed’saa se sont installés dans les vestiges de la cité d’Artoran située au cœur d’un volcan au nord de l’Ourann. Avec leurs jumeaux, ils vivent là, isolés du monde, au rythme des attaques de légions humaines qui cherchent mystérieusement à les détruire. Lea’saa se veut désespérée par le fait qu’ils sont les derniers représentants de leur dynastie. Le mage Belthoran, qui a prospecté longuement sur les elfes rouges, est venu les informer de ses conclusions à savoir que Lea’saa et Fed’saa restent les deux derniers spécimens des Terres d’Arran. Toutefois, le mage relate qu’il a découvert dans ses recherches une comptine d’un peuple vivant dans un pays faisant partie des Terres d’Ogon et vénérant des dieux à peau rouge. Eu égard à cette trouvaille qui tend à faire croire que des elfes rouges pourraient vivre dans cette contrée, Belthoran propose qu’une expédition soit organisée pour aller vérifier s’il est dans le vrai. Lea’saa décide d’y participer, aidée en cela par le semi-orc Turuk et par la pétulante apprentie cartographe Irinild. Leur voyage au pays d’Ogon va leur réserver bien des surprises.

Par phibes, le 18 décembre 2020

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Notre avis sur ELFES #29 – Lea’saa, l’Elfe rouge

Jean-Luc Istin, initiateur de ce monde de fantasy pure, revient une nouvelle fois dans sa grande saga qui n’en finit pas de s’étoffer. S’attachant tout particulièrement à la destinée des deux elfes noirs/rouges Lea’saa et Feda’saa (ex Lea’yn et Feda’yn) que l’on a déjà suivis dans le précédent épisode n°21 (Renaissance), l’auteur vient les introduire dans une équipée qui a le privilège d’ouvrir spatialement l’univers elfique.

En effet, cette aventure somme toute initiatique permet au scénariste de s’échapper des frontières des Terres d’Arran à l’intérieur desquelles nous avons pu vivre sous le couvert des différentes castes d’elfes de nombreuses aventures pour le moins bigarrées. En quête de renouveau, Jean-Luc Istin a donc décidé d’ouvrir son horizon en créant un pendant à son territoire de prédilection, les Terres d’Ogon.

Par le biais de la quête de Lea’saa, nous sommes donc appelés à découvrir ce nouveau pays relié par un minuscule bras de terre et fermé par un mur gigantesque (tel celui de Game of Thrones) façonné et gardé par des nains. Force est de constater que l’exotisme est au rendez-vous puisque l’elfe rouge, à la recherche de ses pairs, va devoir arpenter une nation aux accents africains bien prononcés.

Sous l’égide de l’évocation personnelle de Lea’saa, cette aventure se veut de haute volée, gérée assurément de main de maître par un Jean-Luc Istin volubile et on ne peut plus inspiré. Animée par un trio de personnages de choix qui se complètent à merveille, charismatiques à souhait (tout particulièrement Turuk l’indémontable semi-orc et la jeune Irinild à la langue bien pendue) qui génèrent actions et dérision, cette épopée extra-Terres d’Arran se nourrit d’une intrigue linéaire pêchue qui nous assure d’excellentes surprises, parfois horrifiques et ce, à de nombreuses reprises (l’habitat du peuple des vers, le combat contre le champion des Wallaki…). Toutefois, on restera frustrer en arrivant à la fin de l’album car les soixante pages qui le composent ne suffisent pas à tout révéler, nous obligeant ainsi à attendre le prochain volet (épisode n° 34).

Giovanni Lorusso se veut parfaitement à l’aise dans cet univers. A l’origine de la mise en images de divers épisodes dans la série Orcs & Gobelins (tomes 1, 2 et 8), l’artiste fait preuve, avec l’appui de Kyko Duarte qui a assuré le story-board, d’un travail époustouflant qui augmente grandement la qualité de cet album. Assurément magnifié par une colorisation tip-top de Nanjan J., son dessin délivre un message dynamique ô combien convaincant. La démesure ne lui fait pas peur et l’exotisme à l’africaine lui réussit pleinement. Ses décors sont de fait impressionnants de réalité et les personnages qui y déambulent se révèlent totalement dans leur force de caractère.

Un épisode épatant à tout niveau qui a l’avantage d’ouvrir de nouveaux horizons. Comme qui dirait que cette série est loin de se tarir, même sous le soleil des Terres d’Ogon !

Par Phibes, le 18 décembre 2020

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