ELFES
Le siège de Cadanla

Fah-Laën est un semi-elfe qui vit, avec ses pairs, dans le ghetto du quartier nord de la cité humaine de Cadanla. Vivant le parfait amour avec sa belle fiancée Mei-Hooh, il travaille comme équarisseur aux abattoirs de la ville. D’humeur toujours légère, le semi-elfe a la désagréable surprise de recevoir dans le « four » la visite de Sigrunn, frère du Régent, qui vient lui faire part d’une nouvelle inquiétante. En effet, la viande qui vient de son cheptel est affectée par un virus inconnu et à titre de prévention, il doit procéder à l‘abattage de tout son troupeau avant que l’épidémie ne se propage. Fah-Laën n’a plus qu’à s’exécuter et se laisse enfermer dans le « four ». Pendant ce temps, en dehors de Cadanla, des mouvements mystérieux et des disparitions inquiétantes sont recensées. Craignant pour la sécurité de la ville, le Régent décide de prendre quelques précautions et renforce les défenses. Mais le pire est à venir car, si d’un côté l’épidémie qui sévie dans le « four » est loin d’être annihilée, de l’autre, une menace des plus abominables se renforce aux portes de Cadanla. Fah-Laën aurait-il un rôle à jouer dans le siège qui se prépare ? Et à quels dépens ?

Par phibes, le 3 février 2015

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Notre avis sur ELFES #9 – Le siège de Cadanla

Eric Corbeyran investit pour la deuxième fois la saga elfique initiée par Jean-Luc Istin sous l’égide de l’éditeur Soleil. Toujours inspiré par les êtres métissés que sont les semi-elfes et dont il a eu à narrer certaines péripéties dans le tome 4 (L’élu des semi-elfes), le scénariste revient pour une nouvelle équipée complète qui, à n’en pas douter, sent le soufre à plein nez.

Contrairement aux autres titres, cette aventure n’a pas de lien direct avec la précédente et nous offre l’occasion d’aller voir ailleurs, sur un autre territoire où vivent également ces êtres issus d’une union interdite et rejetés par tous. Cette fois-ci, nous les retrouvons dans un ghetto, occupés à des tâches subalternes, au sein d’une cité-état qui va être soumise à une double menace des plus angoissantes, l’une venant de l’intérieur de la cité, l’autre de l’extérieur.

Une fois de plus, fort de son savoir-faire, Eric Corbeyran nous sert un récit assurément fluide et on ne peut plus incisif. En effet, comme dans l’épisode 4, l’artiste ne manque pas de verser dans une violence extrême et parvient, par ce biais, à emballer l’aventure en jouant habilement sur les deux périls insidieux, dans une oppression et surtout une cruauté impressionnante. Se servant de son personnage massif Fah-Laën et de son témoignage accablant initié dans le prologue, il dresse efficacement la destinée tragique et prévisible de toute une cité et de ses habitants face à deux fléaux impressionnants.

Gwendal Lemercier prend la suite de Jean-Paul Bordier qui avait signé précédemment la partie graphique de l’élu des semi-elfes. Familier des histoires d’heroïc fantasy (Durandal, Les contes de l’Ankou, Oracle…) et possédant un style qui se marie très bien au concept général de la série, ce dessinateur parvient, de son trait énergique, à nous embarquer dans son univers exotique, à la fois grouillant, dépaysant et barbare.

Un épisode imparable, violent à souhait, qui intègre profitablement la deuxième saison de la saga elfique.

Par Phibes, le 3 février 2015

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