ELFES
La Dernière Ombre

Après la destruction par sa faute de son peuple par les pirates humains, Fall l’elfe blanc a pris le chemin de l’exil. Depuis trois siècles, ce dernier reste indissociable du légendaire dragon blanc surnommé la Dernière Ombre qu’il a eu à traquer et qui l’accompagne dorénavant. Ensemble, ils sèment la terreur auprès de tous les humains qui se repaissent de destruction gratuite. Le jour où le légendaire duo défait la meute sanguinaire d’Halleran, il provoque le courroux de ce chasseur de monstres qui décide de monter une nouvelle horde et de le pourchasser. Recrutant des rabatteurs de la pire espèce et fort d’une surveillance imparable, il poursuit l’elfe et son dragon jusque dans les Mers du Nord, dans le repaire insoupçonné et idyllique que Fall préserve avec la plus grande attention. Il est évident que l’arrivée impromptue des chasseurs et la destruction de l’endroit magique qui va suivre, va provoquer de nouvelles effusions sanglantes.

Par phibes, le 3 novembre 2014

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Notre avis sur ELFES #8 – La Dernière Ombre

Olivier Peru et Stéphane Bileau se retrouvent pour la deuxième fois dans la saga elfique. Après un tome 3 émotionnellement fort, les artistes, toujours inspirés par Fall l’elfe blanc et son dragon ailé, les remettent en scène pour une nouvelle équipée toute aussi puissante et sombre.

Force est de constater que le récit concocté repose, somme toute, sur un pitch un peu moins surprenant que le précédent. En effet, cette suite reprend les deux protagonistes qui, de par leur isolement, se sont transformés en justiciers vis-à-vis d’une gente sanguinaire qui détruit la nature pour son propre plaisir. Leurs agissements qui ne manquent pas d’enfler leur légende finissent par attirer la vindicte d’un chasseur de monstres qui se met à son tour à les poursuivre. De fait, les traqueurs deviennent les traqués, et par ce biais, nous introduisent dans une course-poursuite sans pitié qui attire, dans son sillage, d’autres petits personnages.

Malgré tout, si donc l’effet de surprise s’est un peu estompé par rapport à Elfe Blanc, cœur noir, il n’en demeure pas moins qu’Olivier Peru trouve la matière aventureuse qu’il sied pour susciter la curiosité et donner envie de savoir comment la chasse mise en branle va se terminer. Tout en restant dans des dispositions dramatiques et sombres, l’histoire contée a le privilège de se mouvoir généreusement dans un univers onirique particulièrement ensorcelant. Celui-ci se veut très bigarré, contrasté, grouillant de personnages à la fois féeriques et inquiétants, à la noirceur d’âme et à la bonté soupesée, mélanges qu’Olivier Peru gère particulièrement bien, le tout dans des circonvolutions violentes et sans appel.

Stéphane Bileau réalise un travail graphique qui reste tout aussi entreprenant que précédemment. Son trait est toujours soigné, riche en détails et nous assure d’un mouvement perpétuel. De même, il démontre ses capacités à juxtaposer des scènes charmeuses avec d’autres beaucoup plus violentes. Ses monstres, en particulier le dragon blanc, sont des plus impressionnants tout comme certains de ses personnages (comme les Orks) dans leurs expressions massives et belliqueuses. Fall, les gobelins et autres bénéficient aussi d’une recherche bien poussée au niveau de leur physionomie qui demeure attachante.

Une histoire imparable, menée avec générosité qui prend toute sa place dans la série-concept initiée par Jean-Luc Istin.

Par Phibes, le 3 novembre 2014

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